La grève a coûté 150 millions d'euros à la RATP, restée bénéficiaire en 2019

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La Régie parisienne de transport a ressenti la longue grève entamée le 5 décembre dans ses résultats financiers, qui sont restés positifs sur 2019. Au total, le conflit social entamé le 5 décembre "a fortement impacté les résultats 2019, "avec un impact négatif de 150 millions sur le résultat opérationnel (EBIT) et le résultat net part du groupe" a commenté la RATP. La seconde partie de la grève en janvier 2020 pèsera à hauteur de 40 millions d'euros sur le résultat net de l'année en cours, ce qui fera monter à plus de 190 millions le coût total du mouvement social à cheval sur 2019 et 2020.
Son résultat net a été amputé de 69 millions d'euros
La RATP a réussi à engranger un résultat net de 131 millions d'euros, en baisse de 69 millions et un résultat opérationnel de 319 millions en hausse de 4% (hors effet grève) alors que la SNCF a subi des pertes importantes, de 801 millions d'euros, à cause du conflit social lié à la réforme des retraites.
Le chiffre d'affaires du groupe s'affiche en hausse de 2,5% grâce aux filiales, à 5,704 milliards d'euros, dont 76% ont été réalisés par l'établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) qui exploite les activités traditionnelles de transport en Ile-de-France.
186 millions de recettes en moins à cause des grèves
"Hors grèves, il aurait été de 5,9 milliards d'euros" a estimé la PDG de l'entreprise de transport, Catherie Guillouard, dans le supplément Le Parisien Week-end. Le chiffre d'affaires de l'Epic est stable à 4,354 milliards d'euros, l'impact de la grève de décembre (186 millions) ayant effacé les gains des mois précédents.
"Au total, les résultats du groupe ont bien résisté en 2019", a estimé la PDG du groupe Catherine Guillouard. Sans la grève, le trafic aurait en effet progressé de 2,6% l'an dernier (de 1,6% dans le métro, de 3,7% dans le RER, de 0,5% dans le bus et de 12,6% dans les tramways), a-t-elle calculé. Dans les faits, il a baissé de 1,9%, à 3,389 milliards de voyageurs.
La RATP s'implante à Angers et à Brest
Quant aux filiales, leur contribution au chiffre d'affaires a augmenté de 11,5%, à 1,35 milliard d'euros. Hors de la région Ile-de-France, la principale filiale RATP Dev a en particulier gagné les réseaux de transports urbains d'Angers, Brest, Creil et Saint-Malo.
A l'étranger, l'année 2019 a été marquée par l'inauguration d'une deuxième ligne de tramway à Casablanca au Maroc et une montée en puissance de ses activités au Moyen-Orient, avec notamment l'ouverture du métro de Doha, au Qatar, en tandem avec Keolis (groupe SNCF). Avec les contrats remportés dans la capitale saoudienne Ryad (métro et bus), le Moyen-orient devrait apporter plus de 400 millions d'euros de chiffre d'affaires dès l'an prochain à RATP Dev.
La perte du monopole des bus à Paris en 2022
La filiale doit aussi lancer à l'été des bus et cars sur les lignes de Toscane, en Italie. Il s'agit d'un contrat de 4 milliards d'euros sur onze ans qui était bloqué depuis 2016 par une guérilla judiciaire, et a été débloqué en décembre 2019 par le Conseil d'État italien.
La RATP compte participer "activement" aux premiers appels d'offres que doit lancer Ile-de-France Mobilités pour l'exploitation des bus en grande couronne et du métro du Grand Paris. Elle doit aussi se préparer à la perte de son monopole à Paris et en proche banlieue, qui doit commencer avec les bus fin 2024. "Le groupe fera valoir ses atouts pour gagner la confiance de nouveaux clients", a lancé Mme Guillouard.