La France veut redevenir une puissance pharmaceutique

Une seconde réunion du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS) se tiendra ce mardi. Lancé le 11 février dernier, il a pour ambition de faire de la France "la 1ère nation européenne innovante et souveraine en santé".
Car la crise a mis en évidence les lacunes de la France en la matière. Depuis plusieurs années, la production de médicaments est en perte de vitesse et en conséquence, de nombreux traitements sont importés. Le manque d’anesthésiques et d’antidouleurs pendant la crise a fait prendre conscience à l'opinion publique que la grande majorité des principes actifs utilisés dans les médicaments venaient d’Inde et de Chine.
Par ailleurs, jusqu'à présent, aucun laboratoire français n'a sorti de vaccin contre le Covid-19. Les espoirs se portent sur le laboratoire Sanofi, dont le vaccin est attendu au plus tôt au cours du quatrième trimestre 2021.
"Sur la santé, entre 2005 et 2015, la France a divisé par deux sa part de marché dans le monde. C'est massif", déplore la ministre Agnès Pannier-Runacher, invitée de Good Morning Business ce mardi.
La ministre déléguée auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l’Industrie, défend le bilan du gouvernement. "Le président de la République a pris le sujet en main", assure la ministre. "Depuis 2017, nous avons dû reprendre le sujet, en augmentant par exemple les financements des molécules innovantes".
Rendre la France attractive
"Il faut faire en sorte que les laboratoires, les biotech, les start-up, puissent investir en France, produire en France et fournir des molécules aux Français", affirme Agnès Pannier-Runacher.
Elle affirme que l'Etat choisira les projets "qui créent le plus d'emploi" et qui sont "les plus larges en terme de nature de molécules". Moderna réfléchit à installer une usine en France.
"Ce qui m'intéresse, ce n'est pas forcément d'avoir un seul laboratoire, c'est d'avoir des sites qui fabriquent le maximum de possibilités de fabrication de molécules innovantes", conclut la ministre.