L'alliance avec Renault "n'est pas en danger" affirme le patron de Nissan

Hiroto Saikawa, dirigeant de 65 ans, faisait partie avant l'arrestation du dirigeant français, de la garde rapprochée de Carlos Ghosn. - Toshifumi KITAMURA-AFP
Hiroto Saikawa, le patron de Nissan, a tenu à rassurer sur le devenir de l'alliance avec Renault, alors que les dirigeants du constructeur français ne cessent de réclamer l'organisation d'une assemblée générale des actionnaires de Nissan, en vain. Assurant qu'il est en contact quasi-quotidien avec le constructeur automobile français, le dirigeant japonais a déclaré à l'AFP en marge d'un événement de la fédération patronale Keidanren: "la valeur de l'alliance en elle-même vient du travail au jour le jour, basé sur le respect de l'autonomie de chacun des groupes. Et ce travail, cette énergie, cette direction ne sont en rien affectés (...), même dans la situation actuelle".
"Dans ce sens, que ce soit chez Renault, Nissan ou Mitsubishi Motors", qui, en rejoignant l'alliance en 2016, lui a permis de se hisser au premier rang des constructeurs mondiaux, "rien n'a changé et je ne pense pas que (l'alliance) soit en danger", a-t-il dit. "Personne ne veut arrêter ou ralentir les choses, nous devons au contraire les accélérer" a ajouté le patron de Nissan.
Le patron de Nissan n'a rien dit sur Carlos Ghosn
Hiroto Saikawa n'a en revanche pas souhaité s'exprimer sur le sort de son ancien mentor, Carlos Ghosn, toujours détenu à Tokyo depuis le 19 novembre, pour des malversations financières présumées et qui comparaîtra pour la première fois mardi 8 janvier devant un tribunal japonais.
"Le système judiciaire japonais suit son cours, donc je n'ai rien à dire. Je veux simplement me concentrer sur la stabilisation de la compagnie et la faire avancer pas à pas", a commenté Hiroto Saikawa, qui avait surpris par la violence de ses propos au soir de l'interpellation du "suspect" Ghosn le 19 novembre à Tokyo.
Ces déclarations interviennent alors que la discorde a paru grandir ces dernières semaines entre les directions de Nissan et de Renault. La marque au losange, invoquant la présomption d'innocence, a ainsi pour l'instant choisi de maintenir Carlos Ghosn à son poste de PDG, tout en confiant la direction intérimaire au numéro deux du groupe, Thierry Bolloré. Les dirigeants de Renault ne cessent également de réclamer l'organisation d'une assemblée générale des actionnaires de Nissan, dont il est actionnaire à 43%.