Ils sont favorables aux aides aux entreprises, ils citent Elon Musk et Bernard Arnault: les jeunes se disent confiants dans l'avenir de l'industrie en France malgré ses difficultés

Selon une enquête de L'Usine Nouvelle avec la Chambre de commerce et d'industrie, six jeunes sur dix ont une bonne opinion du secteur industriel et 54% sont confiants pour son avenir.

Malgré une volonté politique affichée, la réindustrialisation peine à se concrétiser en France. Si les années 2022 et 2023 ont été encourageantes avec un nombre d'ouvertures d'usines supérieur à celui des fermetures, la dynamique s'est finalement inversée l'an dernier en France.

Sur le long terme, le phénomène de désindustrialisation est indéniable alors que le poids du secteur secondaire dans le PIB est passé d'environ 20% dans les années 1980 à 10% aujourd'hui. Paradoxalement, les jeunes restent majoritairement optimistes. Selon une étude de L'Usine Nouvelle avec la Chambre de commerce et d'industrie*, 54% des 18-25 ans interrogés se disent confiants pour l'avenir de l'industrie française.

Plus d'un quart des sondés sont d'ailleurs favorables à accueillir les entreprises industrielles en France sans aucune condition. 38% souhaitent tout de même en fixer, notamment en matière d'emplois et d'environnement et 25% veulent refuser les usines qui ont un impact néfaste sur l'environnement. Une majorité approuve également le soutien de l'État pour le secteur (40% souhaitent davantage d'aides et 22% préconisent de maintenir les aides actuelles).

Amazon, entreprise qui incarne le mieux l'industrie pour les jeunes

Si 60% des jeunes Français ont une bonne opinion de l'industrie, la connaissent-ils bien? Interrogés sur les métiers qu'ils associent le plus au secteur, 67% des sondés évoquent d'abord des métiers manuels comme ceux de la production (opérateurs de production, responsable d'unité de production), devant les métiers de la logistique (66%). 62% citent également les filières du marketing et de la communication, et autant mentionnent la recherche et développement ainsi que les logiciels et systèmes d'information. Les métiers de la data (data scientist) ne sont en revanche cités que par une minorité (46%).

Quant aux secteurs industriels qui attirent le plus les jeunes, c'est le luxe qui arrive en tête (27%) devant l'automobile (24%), la santé et pharmacie (21%), l'énergie (15%) et la défense (12%). Des secteurs que l'on retrouve globalement dans le classement des entreprises que les jeunes associent le plus à l'industrie. Hormis Amazon qui arrive en tête (8%), on retrouve sur le podium des entreprises françaises comme Renault (7%) et Airbus (7%). Suivent ensuite EDF (4%), Peugeot (4%), Totalenergies (4%), LVMH (4%) et Tesla (3%).

La patron du constructeur américain Elon Musk arrive en outre en tête des personnalités qui incarnent le plus l'industrie pour les jeunes (38%), devant le PDG de LVMH Bernard Arnault (16%), Emmanuel Macron qui a fait de la réindustrialisation l'une de ses priorités (12%), la patronne d'Engie Isabelle Kocher (3%) et le ministre démissionnaire de l'Industrie Marc Ferracci (2%).

Le deuxième secteur le plus attractif

Si les jeunes voient globalement l'industrie d'un bon oeil, c'est avant tout pour son caractère innovant (68%) et sa contribution à l'économie tricolore (60%). Ils sont néanmoins nombreux à estimer que le secteur doit évoluer, notamment en réduisant le gaspillage des ressources (49%), en favorisant l'économie circulaire (43%), en consommant moins d'énergie (36%) ou encore en relocalisant la production (35%). Et moins de la moitié ont une bonne opinion de l'engagement du secteur pour l'égalité hommes-femmes (47%) ou pour l'environnement (49%).

Malgré ces insuffisances, l'industrie reste le 2e secteur le plus attractif pour les jeunes (17%) derrière le commerce (30%) mais devant la fonction publique (14%) ou les services (14%). Une bonne position justifiée par le niveau de rémunération (42%), la sécurité de l'emploi (34%), les opportunités de travailler à l'international (33%) et l'impact utile pour la société (27%).

*Enquête menée en ligne du 15 au 22 juillet 2025 auprès de 1.000 Français âgés de 18 à 25 ans.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco