Europe spatiale: "la majorité de nos programmes n'est pas touchée" par la guerre en Ukraine, affirme le CNES

L'Europe spatiale est clairement mise à l'épreuve par la guerre entre la Russie et l'Ukraine. En effet, la Russie est un partenaire étroit de l'Agence spatiale européenne depuis les années 1990 mais c'est aujourd'hui un souvenir. Le pays a décidé de couper les ponts avec le spatial européen, ce qui a des conséquences lourdes sur les programmes en cours.
Apres deux jours de discussions à Paris, le conseil de l'agence spatiale européene, composé de 22 membres, a fait un premier bilan de ces répercussions et a tracé les pistes d'un plan B.
"La très grande majorité de nos programmes ne sont pas impactés", explique pourtant sur le plateau de Good Morning Business ce vendredi, Philippe Baptiste, Président du Centre national d'études spatiales. Pourtant, il ne faudra plus compter sur les lanceurs russes Soyouz et Vega.
Ariane 6 a vocation à remplacer Soyouz
Quant à l'ambitueux programme russo-européen ExoMars de plus d'un milliard d'euros, il est à l'eau.
"Compte tenu du contexte, ce n'est pas possible de le faire aujourd'hui. Le créneau de décollage pour cette année est raté. Il y aura plusieurs années de délais", reconnaît le responsable. Cette mission devait partir cette année pour aller chercher des indices de vie biologique sur la planète rouge.
Quelles sont les options pour l'Europe spatiale? Côté lanceurs commerciaux, l'Agence pourra toujours e tourner vers les acteurs privés comme SpaceX. Mais l'ESA mise d'abord et avant tout sur Ariane 6.
"Ariane 6 a justement été conçue pour remplacer les Soyouz et permettre d'atteindre une autonomie stratégique européenne. C'est un élément clé. La bascule va être plus rapide que prévu", explique Philippe Baptiste.
Le nouveau lanceur ne sera néanmoins pas prêt avant l'année prochaine.
Une situation qui a et aura des répercussions sur les carnets de commandes des industriels avec des décalages de programmes, des suspensions ou des reports de commandes...
Pour les missions scientifiques, le problème est différent. "Il faut qu'il y ait un marché, or la conquête de Mars est un marché de niche", reconnaît le responsable. Difficile donc de convaincre des acteurs privés de se lancer dans ces aventures coûteuses et hasardeuses.