Engie envisage une prise de participation dans Areva

Le gouvernement n'a pas encore pris de décision sur la forme que prendra le rapprochement entre Areva et EDF. - Eric Piermont - AFP
"Il y a une partie des activités d'Areva notamment dans le domaine des services de maintenance nucléaire à l'international qui ferait un beau rapprochement avec les nôtres", a fait savoir Gérard Mestrallet, PDG d’Engie ce samedi matin sur Europe 1.
Cela "pourrait être une prise de participation mais nous souhaitons qu'Areva reste impliqué dans ces activités-là", a-t-il détaillé, ambitionnant de "les combiner avec les nôtres" pour aboutir à "un beau projet de développement international, créer un grand groupe international dans le domaine des services de maintenance nucléaire, Areva et Engie ensemble". "Je souhaite qu'Areva demeure", a-t-il ajouté.
Engie et Areva sont notamment partenaires dans le consortium vainqueur de l'appel d'offres pour la construction d'une deuxième centrale nucléaire en Turquie et dans celui chargé de construire deux parcs éoliens en mer en France.
Une activité valorisée à "un peu plus d'un milliard"
Engie détient par ailleurs 5% du capital de l'usine d'enrichissement d'uranium Georges Besse II et deux des réacteurs nucléaires qu'il exploite en Belgique ont été construits par Framatome, l'actuelle division réacteurs Areva NP, au coeur des tractations entre Areva et EDF.
EDF a pour sa part officialisé mardi son intérêt pour une reprise de la division réacteurs d'Areva ou, a minima, pour un rapatriement chez l'électricien public des ingénieurs d'Areva, sans toutefois chiffrer sa proposition.
Selon Les Echos, l'électricien aurait valorisé les activités qui l'intéressent à un peu plus de 2 milliards d'euros, déduction faite des passifs de la société. Joint samedi par l'AFP, EDF n'a pas souhaité réagir.
Un porte-parole d'Areva a confirmé "la réception d'une lettre d'offre indicative vendredi" sans toutefois commenter le montant ou le périmètre concerné. Le gouvernement n'a pas encore pris sa décision concernant la forme que prendra le rapprochement entre Areva et EDF, a déclaré vendredi le ministre de l'Économie.
Une réunion se tiendra le 3 juin à l'Élysée et la décision sera arrêtée "d'ici l'été", a ajouté Emmanuel Macron. Areva, détenu à 86,5% par des acteurs publics (54,4% pour le Commissariat à l'énergie atomique, 28,8% pour l'Etat et 3,3% pour la banque publique d'investissement Bpifrance), a enregistré une perte nette de près de 5 milliards d'euros en 2014.
Pour y remédier, le groupe a annoncé un plan d'économies d'un milliard d'euros d'ici à 2018, se traduisant par 5.000 à 6.000 suppressions de postes dans le monde, dont 3 à 4.000 en France.