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Comment PSA a doublé tous les autres constructeurs en Europe et est maintenant n°1

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En septembre, PSA Peugeot Citroën caracole en tête d’un marché européen bouleversé par le passage au nouveau cycle d’homologation WLTP.

Peugeot, champion d’Europe. Après avoir dépassé Renault en France dans les ventes aux particuliers (hors ventes aux entreprises et aux loueurs), le groupe PSA a vendu plus de voitures que le géant Volkswagen en septembre dans l’Union européenne. Il devient ainsi le premier constructeur européen en septembre, écoulant même deux fois plus de voitures que le Groupe Renault le mois dernier.

Nissan ne sauve pas Renault

"Avec 247 000 nouvelles immatriculations en septembre, PSA est sur la première place en Europe, devant celui qui est d’habitude numéro un, l’allemand Volkswagen. C’est une grande première", commente ce matin dans Le Parisien Maxime Picat, directeur de la division Europe de PSA, et ancien patron de la marque Peugeot.

PSA a ainsi immatriculé 198.988 voitures en septembre, contre 171.963 voitures pour Volkswagen et seulement 94.964 pour le Groupe Renault. Même en ajoutant Nissan, le partenaire japonais de Renault, les ventes de l’Alliance restent plus basses que celles de ses concurrents: 129.604 voitures, soit moins que celles des groupes PSA et Volkswagen.

Opel devant Volkswagen

Fait notable dans le paysage automobile européen, et surtout allemand, c’est le constructeur allemand Opel-Vauxhall qui vend le plus de voitures chez PSA. La marque au Blitz a immatriculé 80.715 véhicules, devant Peugeot et ses 71.854 voitures vendues. Des dents doivent même grincer en Allemagne, puisqu’Opel a écoulé en Europe 7000 voitures de plus que la marque Volkswagen. VW n’a immatriculé que 73.010 voitures au même moment.

Or, face au géant Volkswagen, Opel a pendant des années été considéré comme une marque au mieux pas vraiment germanique, pour les consommateurs outre-Rhin, au pire comme une marque sans image.

Un mois de septembre chamboulé

Ce titre de champion d’Europe arrive surtout dans un contexte troublé: le changement de système d’homologation, avec l’arrivée de la norme WLTP, plus exigeante. Ces tests réalisés en laboratoire, qui remplacent la procédure NEDC, mesurent la consommation de carburant mais aussi les émissions de CO2, de particules, d'oxydes d'azote (NOx) et autres produits nocifs.

Si sa croissance semble solide avec plusieurs best-sellers comme les Peugeot 3008 et Citroën C3, PSA bénéficie aussi des déboires de ses concurrents. "On a exécuté parfaitement l'application des nouvelles normes là où d'autres se sont pris les pieds dans le tapis", s'est félicité auprès de l'AFP Maxime Picat, directeur Europe du constructeur français.

Le marché européen s’est en effet écroulé le mois dernier: -23,5%, après un été euphorique. Deux mois durant lesquels de nombreux constructeurs ont à la fois accordé de gros rabais pour écouler les véhicules en NEDC , et d’autres ont fait immatriculer de nombreux véhicules par leurs concessionnaires. PSA semble ne pas avoir souscrit à cette stratégie: il a réalisé un mois d’août plutôt classique (+17,5%), là où des marques comme Renault, Volkswagen, Jeep ou Nissan ont vu leurs immatriculations bondir de plus de 40%. En septembre, de nombreux modèles manquaient également au catalogue des marques du Groupe Volkswagen, en attente d’homologation.

"C'est la première vraie conséquence du dieselgate, commente Flavien Neuvy, président de l’Observatoire Cetelem de l’Automobile. Les constructeurs qui étaient les moins vertueux se retrouvent en difficulté face aux normes plus strictes en matière d'émissions polluantes. L'écart à combler est moins important pour un constructeur qui a une technique de dépollution plus efficace. Le choc est très fort".

L’autre groupe qui tire son épingle de ce jeu troublé reste le Japonais Toyota, dont 7 voitures sur 10 sont vendues cette année en hybride.

Pauline Ducamp