Comment Alstom prévoit d'en finir avec les trains à traction diesel

Alstom a remporté un contrat de 360 millions d'euros pour fournir 27 trains à hydrogène destinés à la région de Francfort. Ils remplaceront des rames diesel sur quatre lignes régionales à partir de 2022. - Alstom
Alstom prépare activement la transition écologique pour les trains dotés de motrices diesel qui sont encore 1200 à circuler sur les rails en France. Le constructeur ferroviaire, par la voix de Jean-François Eyméoud, son directeur général pour la France, a dévoilé lors des Rencontres nationales du transport public à Nantes trois possibilités pour transformer des rames diesel-électriques existantes.
- Le premier programme, déjà lancé, consiste à retirer deux packs diesel sur quatre pour les remplacer par des batteries. "Cela permettra d'avoir des trains qui quitteront les gares sur batteries" avec moins de pollution générées et une réduction de bruit pour les villes traversées, avant de poursuivre en mode diesel dès qu'ils s'en éloigneront, a noté ce dirigeant d'Alstom.
- La deuxième solution -une nouveauté chez le constructeur français- consiste à transformer complètement la partie diesel pour avoir des trains bimodes, fonctionnant soit en traction électrique sous caténaires soit sur batteries, comme l'ont déjà proposé Bombardier et Siemens, les grands concurrents du groupe français. Le train peut ainsi passer d'une ligne électrifiée à une ligne non-électrifiée, avec une autonomie de 80 km dans dernier cas de figure.
- La version bimode du train à hydrogène, qui fonctionnera également en mode électrique (contrairement à la version allemande qui roule depuis septembre 2018 sur le réseau régional Elbe-Wesser en Basse-Saxe, et qui ne roule qu'à l'hydrogène avec une pile à combustible).
En France, les régions Auvergne-Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté, Grand-Est et Occitanie devraient signer les premières commandes pour une quinzaine de rames. "Si on finalise le contrat à la fin de l'année, on devrait avoir les premiers essais d'homologation fin 2022", a estimé Jean-Baptiste Eyméoud.
De son côté, la SNCF envisage sérieusement de sortir du diesel avant 2035. Pour satisfaire à cet objectif, une bonne partie des trains actuels devront commencer à être rénovés, "à mi-vie", d'ici la fin de la décennie, ce qui pourrait être l'occasion d'en changer le mode de traction, sans toutefois électrifier les voies.