Chanel vend des sacs aux Russes… sauf s'ils vivent en Russie

La marque de luxe est tenue par les sanctions européennes contre les exportations vers la Russie, ce qui lui vaut des accusations de russophobie.

Dis-moi où tu habites, je te dirai si tu peux acheter un sac Chanel. La marque de luxe française a provoqué un tollé en Russie après que plusieurs influenceuses russes ont été empêchées d'acheter un des fameux sacs de la griffe, comme le raconte le site Fortune. Il n'en fallait pas plus que pour que le ministère des Affaires étrangères russe critique Chanel et sa politique "russophobe".

Le mannequin Victoria Bonya s'est ainsi filmée en coupant aux ciseaux son sac à main. D'autres l'ont rapidement imitée.

En réalité, la marque est tenue par les sanctions européennes sur les exportations de produits de luxe.

"Nous sommes désolés du malentendu que cela a généré, car le respect de tous nos clients, d’où qu’ils viennent, est une priorité pour Chanel" indique la marque, contactée par BFM Business.

Une loi "incomprise"

Le groupe n'a pas d'autres choix que de s'assurer de la destination d'un bien vendu et de l'identité de l'acheteur. "Chanel n’est pas autorisé à effectuer des transactions avec certaines personnes physiques et morales désignées / listées par ces régimes de sanctions" indique la marque.

"Par ailleurs, des sanctions plus récentes de l’Union Européenne et de la Suisse incluent une interdiction de 'vendre, de fournir, de transférer ou d’exporter, directement ou indirectement, des produits de luxe à toute personne physique ou morale, entité ou organisme en Russie ou aux fins d’une utilisation dans ce pays'".

Cela s'applique aux produits de luxe dont la valeur dépasse 300 euros (ou 300 francs suisses), raison pour laquelle Chanel doit demander aux clients leur résidence principale. Un obstacle facilement contournable, mais que la marque a été contrainte de mettre en place. "Nous sommes conscients que cette approche de la loi a été incomprise par certains de nos clients" reconnaît Chanel.

Thomas Leroy avec Sacha Carion