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"Ce n'est pas à l'ordre du jour": la nationalisation d'Arcelormittal est écartée par le ministre de l'Industrie

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Invité sur RTL, le ministre chargé de l'Industrie et de l'Énergie a écarté la possibilité d'une nationalisation des usines françaises d'Arcelormittal.

La nationalisation des usines françaises d'Arcelormittal n'est "pas à l'ordre du jour" pour le gouvernement. Alors que le plan social envisagé par Arcelormittal dans le nord de la France remet la question de la nationalisation sur la table, le ministre chargé de l'Industrie et de l'Énergie a écarté une telle possibilité.

"Aujourd'hui, ce n'est pas à l'ordre du jour", a déclaré Marc Ferracci sur RTL, interrogé au sujet du récent cas du Royaume-Uni, qui a fait passer une loi d'urgence pour prendre le contrôle de deux hauts fourneaux outre-Manche.

Quelques semaines auparavant, le gouvernement britannique a pris le contrôle des derniers hauts fourneaux du pays, menacés de fermeture. Propriétaire de British Steel, le groupe chinois Jingye avait annoncé son intention de fermer les deux hauts fourneaux de Scunthorpe, dans le nord de l'Angleterre, mettant 2.700 emplois en jeu. Une législation d'urgence adoptée par le Parlement britannique a forcé l'entreprise à poursuivre son activité sous peine de sanctions. Sous pression, elle a finalement renoncé au plan de licenciement des salariés des deux hauts fourneaux anglais.

"Ce qu'il faut, c'est sécuriser [les] investissements" d'Arcelormittal, a estimé Marc Ferracci, alors que le projet de décarbonation des sites européens du groupe sidérurgique est actuellement suspendu. "Si on donne des perspectives qui font [qu'Arcelormittal] investisse en particulier dans ces fours électriques qui permettent la décarbonation de son processus de production, ça veut dire que [le groupe sidérurgique] croit à la production d'acier en Europe et en France", ce qui est "la meilleure garantie du maintien des emplois", a poursuivi le ministre.

L'État "doit se bouger"

Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand (Les Républicains), a appelé lundi l'État à "se bouger" sur le dossier Arcelormittal. Au-delà des 600 salariés qui ont besoin de "garanties pour qu'ils puissent rebondir et retrouver du boulot", "il y a en France toujours plus de 15.000" salariés chez Arcelormittal et "là, on attend qu'une chose", c'est que l'entreprise "dise très clairement" qu'elle va "investir en France", a déclaré Xavier Bertrand sur BFMTV-RMC. Quelques jours plus tôt, il avait réclamé la convocation d'une table ronde avec toutes les parties prenantes.

"Nous sommes en train d'organiser ce processus", a répondu Marc Ferracci. "Je prends de l'information auprès d'Arcelormittal, je prends de l'information auprès de la Commission européenne, et ensuite effectivement nous rencontrerons les élus, nous rencontrerons les organisations syndicales évidemment, pour essayer de voir ce que sont les perspectives", a précisé le ministre, évoquant "les prochains jours ou les prochaines semaines".

Jérémy Bruno avec AFP Journaliste BFMTV