Carlos Ghosn reste en prison

Une demande de remise en liberté de Carlos Ghosn a été rejetée ce mercredi. - Behrouz MEHRI / AFP
Carlos Ghosn reste en prison, au moins jusque ce vendredi. Les avocats du PDG de Renault avaient déposé une demande de remise en liberté, suite à son audition devant le tribunal de Tokyo ce mardi. Cette remise en liberté a été rejetée ce mercredi, rapporte l’agence de presse japonaise Jiji.
Le tribunal a invoqué les mêmes raisons que le juge Yuichi Tada, qui présidait hier l’audience où Carlos Ghosn était présent. Les juges craignent que s’il le libère, Carlos Ghosn quitte le pays et dissimule des preuves.
Déjà 50 jours de détention pour Carlos Ghosn
Les avocats du PDG avaient pourtant tenté hier de démontrer que Carlos Ghosn ne pouvait pas fuir, car il est trop connu. Un coup d’épée dans l’eau, vu la décision des juges ce matin.
En obligeant mardi le tribunal à laisser Carlos Ghosn s’exprimer, "l'avocat [du PDG, ndlr] a peut-être réussi à faire monter les critiques étrangères du système japonais avec un petit espoir que cela influence les décisions futures, mais c'est tout", analyse auprès de l’AFP Yasuyuki Takai, ex-inspecteur de l'unité spéciale chargée de l'enquête, aujourd'hui avocat.
En résumé, une remise en liberté de Carlos Ghosn dans les prochains jours semble peu probable. l'ex patron de Nissan et toujours patron de Renault est en détention depuis 50 jours, et son arrestation à la descente de son jet, le 19 novembre, sur l’aéroport de Tokyo. Il a été inculpé le 10 décembre, sur des soupçons de dissimulation de revenus entre 2010 et 2015.
Une seconde affaire qui peut prolonger la détention
Mais depuis cette date, il est sous le coup d’une autre enquête pour dissimulation de revenus sur la période 2015 à 2018, et la couverture de pertes personnelles via Nissan. Le vendredi 11 janvier, la justice dispose de deux options.
En théorie, Carlos Ghosn pourrait sortir le 11, mais compte tenu de délais administratifs incompressibles (dépôt d'une requête par la défense, approbation, opposition du procureur, confirmation par le tribunal, apport de la caution, etc.), en pratique cela semble difficile. La date possible suivante est le 15 janvier, puisque les libérations sous caution n'ont pas lieu les samedi, dimanche et jours fériés (le lundi 14 l'est).
Mais le bureau des procureurs de Tokyo peut aussi décider d’inculper Carlos Ghosn une seconde fois, pour les faits d'abus de confiance dont il est soupçonné (motif de sa garde à vue actuelle), auquel cas s'enclenchera une autre période parallèle de détention provisoire.
"Le risque est très important qu'il soit effectivement mis en examen, car il est exceptionnel que les enquêteurs de cette unité d'élite procèdent à une arrestation sur un fait de ce type sans avoir accumulé des preuves matérielles solides", insiste Yasuyuki Takai.
Le parquet peut aussi décider d’infliger à Carlos Ghosn un quatrième motif d'arrestation et donc le replacer en garde à vue pour 48 heures, extensible deux fois dix jours à condition que le tribunal donne son approbation. Peu d'observateurs croient donc à une libération rapide du PDG de Renault.