Bruno Le Maire juge "inacceptables" les "bonus conséquents" du président sortant de TechnipFMC

Thierry Pilenko, président de TechnipFMC quittera le groupe le 1er mai - JACQUES DEMARTHON / AFP
Les comportements comme ceux de Thierry Pilenko, qui quittera la présidence de TechnipFMC en mai en touchant "des bonus conséquents", sont "inacceptables" et "intolérables", a fustigé ce jeudi le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire.
"Quand on laisse des pertes derrière soi, on ne part pas avec des primes. C'est inacceptable, c'est intolérable", a martelé le ministre lors d'un discours en clôture des Rencontres de l'entreprise alors que BFM Business a révélé dans la matinée que le dirigeant partirait de l'entreprise, déficitaire en 2018, avec un paquet global "de 14 millions d'euros", entre indemnité de départ, clause de non-concurrence et éléments de rémunération différés.
Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a lui aussi jugé "inacceptables" les bonus accordés à Thierry Pilenko. "Si les faits décrits sont exacts, c'est une prime à l'échec et c'est totalement inacceptable", a-t-il expliqué sur Europe 1 ce jeudi.
Perte nette de 1,9 milliard de dollars en 2018
"M. Pilenko recevra une indemnité de départ d'un montant de 1,98 million d'euros, équivalent à une année de rémunération annuelle (fixe+bonus), et il est soumis à une clause de non-concurrence, indemnisée à un montant équivalent et qui court jusqu'à fin 2020", a précisé pour sa part un porte-parole du groupe.
"Soit un total de 3,96 millions d'euros. Ce dispositif respecte les recommandations du code Afep-Medef" de bonne conduite sur la rémunération des dirigeants, a assuré ce porte-parole. "Pour le reste, il s'agit d'éléments de rémunérations attribuées à M. Pilenko depuis 2010 dans le cadre de ses fonctions de PDG de Technip puis de celles d'executive chairman de TechnipFMC", a expliqué la même source.
Issue de la fusion entre Technip et l'américain FMC en 2017, la société a subi une perte nette de 1,9 milliard de dollars en 2018, après avoir dégagé un bénéfice de 113 millions en 2017. Le résultat a ployé sous de lourdes dépréciations d'actifs de 1,7 milliard de dollars, portant notamment sur la valeur de certains navires.