"Il faut s'attaquer à la dépense publique": le patron de Carrefour appelle à "arrêter d’emmerder les Français avec les impôts"

À quelques jours de la présentation des pistes du gouvernement pour le Budget 2026, Alexandre Bompard s'est élevé contre toute proposition visant à augmenter la fiscalité pour redresser les comptes publics. "Il faut arrêter d'emmerder les Français avec les impôts", a déclaré ce mercredi sur BFMTV le PDG de Carrefour.
"On a 10 points de taux d'imposition de plus que nos voisins. On paye 56% d'impôts par rapport au PIB dans ce pays", a rappelé le dirigeant, assurant que "67%" de ce que son groupe "gagne est reversé en impôt de production et en impôt sur les bénéfices". "On n'est pas loin du confiscatoire", a-t-il ajouté.
Pour Alexandre Bombard, "il faut s'attaquer à la dépense publique". "On le sait tous. Quand la dépense publique (rapportée au PIB) représente (...) dix à quinze points de plus que la moyenne européenne, il faut la réformer. Ce n'est pas facile. Je sais combien c'est complexe mais il faut s'y attaquer", a-t-il dit.
"Nous, ça fait un an qu’on parle d’incertitude"
Le patron de Carrefour assure que ce ne sont pas tant les possibles hausses d'impôts qui "l'angoissent le plus mais le fait qu'on en parle toute la journée". "Il n’y a pas un jour sans qu’un membre du gouvernement, un parlementaire, un ancien Premier ministre nous dise 'Voilà mes idées pour augmenter les impôts en France'", a-t-il déploré. Ce qui amène selon lui les consommateurs à la prudence et les pousse à épargner davantage comme en témoigne le taux d'épargne proche des 19% dans l'Hexagone, "cinq points de plus que dans le reste de l'Europe, ce qui témoigne du niveau d'angoisse des Français", a rappelé Alexandre Bompard.
"Dans les autres pays européens, la consommation est repartie beaucoup plus fortement. Or dans les autres pays européens, est-ce qu’ils ont vécu le Covid? Oui. Est-ce qu’ils ont vécu l’hyperinflation? Oui. Est-ce qu’ils ont vécu la crise en Ukraine? Oui. Est-ce qu’ils ont vécu l’arrivée de Trump et l’imprévisibilité? Oui", a-t-il listé. Avant de poursuivre: "Ils ont vécu les mêmes crises mais la seule différence, c’est qu’ils ils n’ont pas un climat politique aussi anxiogène".
"Nous, ça fait un an qu’on parle d’incertitude, de nouvelle dissolution, de changement de gouvernement, et surtout du concours d’idées fiscales permanent", a conclu le dirigeant.