Budget 2026: François Bayrou fixe le 14 juillet comme date butoir pour les "grandes orientations"

L'ESSENTIEL
- Le gouvernement a annoncé la nécessité de trouver 40 milliards d'euros supplémentaires, sans hausse d'impôts pour la classe moyenne, afin de respecter l'objectif de déficit de 4,6% en 2026. Lire l'article
- Lors de sa prise de parole ce mardi, François Bayrou a dénoncé une dette "qui augmente trop vite", mais jugé "intenable" toute augmentation de prélèvements pour rééquilibrer les comptes publics. Lire l'article
- Le Premier ministre a donné rendez-vous avant le 14 juillet pour donner "les grandes orientations" et "les grands choix" pour le Budget 2026.
Pas assez de travail, trop de prélèvements, dette...
Retrouvez dans notre article tout ce qu'il faut retenir de la présentation de François Bayrou en vue du budget 2026.
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Éric Coquerel appelle à chercher des "recettes supplémentaires" chez "les ultra-riches"
"Je ne dis pas que c'est bien", mais "il n'y a pas le feu au lac", a avancé Éric Coquerel au sujet du niveau de la dette française. "Il y a des obligations qui viennent d'être émises, tout le monde s'est précipité sur les obligations françaises, parce que c'est un placement sûr", a-t-il assuré.
"Arrêtons de laisser penser que le seul alpha et oméga c'est la question des déficits, et plus encore qu'on doit le résoudre par une baisse des dépenses publiques", a affirmé le président de la Commission des finances de l'Assemblée nationale sur BFM Business.
"Il faut aller chercher des recettes supplémentaires, notamment du côté des ultra-riches", a-t-il appelé.
Éric Coquerel déplore "de la propagande"
"C'était de la propagande", a réagi Éric Coquerel, député La France Insoumise et président de la Commission des finances de l'Assemblée nationale, sur BFM Business.
"Vous pouvez mettre des chiffres justes, mais en choisir certains plutôt que d'autres, et leur donner un sens auquel vous voulez arriver. Là, ça s'est passé ce matin", a estimé Éric Coquerel.
"On nous annonce pour l'année prochaine 40 milliards de baisse de dépenses, alors que tout montre que le problème de ce pays, ce sont les recettes qui ont baissé depuis 2017", "au moment même où les Allemands vont mettre 500 milliards d'investissements pour leur industrie", a-t-il avancé.
François Hommeril (CFE-CGC) estime n'avoir "rien appris" de nouveau
Ce comité d'alerte sur le budget "me rappelle les réunions qu'on fait dans les entreprises avant les négociations salariales", a réagi le président de la CFE-CGC, François Hommeril.
"Vous avez le patron qui réunit les organisations syndicales et qui, pendant plusieurs heures, décrit un contexte absolument catastrophique et il en tire la conclusion qu'on va devoir se serrer la ceinture. C'est un peu ce qu'on ressent aujourd'hui", a déclaré François Hommeril.
"Les chiffres, on les connaît", a-t-il souligné, évoquant une "opération de communication". "On n'a rien appris sur les moyens et l'ambition du gouvernement pour inverser vraiment la tendance en tirant l'économie vers le haut", a estimé le président de la CFE-CGC.
Marylise Léon estime qu'il y a "un enjeu de justice sociale".
"La vision du gouvernement aujourd'hui est une vision comptable et one fait pas un Budget uniquement avec un tableur Excel", a réagi Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT.
"Nous on est là pour expliquer quellques les situations individuelles, pour donner un peu de relief", a-t-elle ajouté, estimant qu'il y a "un enjeu de justice sociale" dans l'élaboration du Budget 2026. "On sait qu'il y aura des choix qui seront difficiles mais il faut que les efforts soient partagés", a-t-elle dit.
Sophie Binet (CGT) repart du Comité d'alerte "avec une grande vigilance"
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a dit repartir du Comité d'alerte sur le Budget "avec une grande vigilance" puisque "le gouvernement n'a fait aucune annonce". Mais "il vaut mieux aucune annonce qu’annoncer des reculs sociaux".
Pour la leader syndicale, "ça ne serait pas possible de nous demander encore une fois de passer à la caisse non seulement parce que ce n’est pas juste, nous avons déjà payé, mais en plus parce que face aux crises auquel notre pays est confronté, notre meilleure protection est notre modèle social".
Le gouvernement veut réduire les dépenses de 6% en 2029, "sans tronçonneuse"
Le gouvernement souhaite réduire de 6% les dépenses publiques d'ici à 2029 sans recourir à "la tronçonneuse", a annoncé ce mardi la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, évoquant notamment la lutte contre "la très grande dérive" des arrêts maladie.
"Si nous étions un ménage, nous sommes en train de décrire une situation où on pourrait passer de 100 euros de dépenses à 94 euros de dépenses", a-t-elle illustré.
"Le but, ce ne sont pas les finances publiques, le but, ce ne sont pas les chiffres, ce sont nos marges de manoeuvre, notre capacité à rester un pays puissant, un pays souverain", a-t-elle insisté.
"Une prime pour aller chez le cordonnier, pas une urgence absolue", ironise François Bayrou
Pour François Bayrou, la situation budgétaire du pays sera comprise des Français si l'Etat montre l'exemple.
"Le premier sujet c'est "est-ce que les Français acceptent que ça continue comme ça?", a-t-il affirmé après sa présentation. On leur parle tout le temps des difficultés budgétaires et tout le temps ils ont le sentiment qu'on annonce des dépenses nouvelles, plus ou moins fondées."
Et le Premier ministre de cibler les aides multliples lancées ces dernières années pour inciter les Français à mieux consommer.
"Je ne veux faire de peine à personne mais annoncer qu'on va donner une prime pour aller porter ses chaussures chez le cordonnier, il y a de nombreux citoyens qui pensent que ce n'était peut-être pas l'urgence absolue", a-t-il ironisé.
"Tout le monde a le sentiment qu'on a annoncé beaucoup de dépenses sans tenir compte de la situation du pays", assure François Bayrou.
François Bayrou donne rendez-vous avant le 14 juillet pour proposer les "grandes orientations"
En conclusion de son discours, le Premier ministre a fixé les vacances d'été comme date butoir pour proposer "les grandes orientations" et les "grands choix" issus du diagnostic réalisé : "Notre but est de les proposer avant le 14 juillet et que nous puissons avoir une vision plus nette des possibilités et des opportunités qui se présenteront devant nous."
"C'est un travail tout à fait considérable mais nous considérons qu'il est vital pour notre pays."
Bayrou envisage "un effort de quelque 3 milliards supplémentaires" pour la Défense
Français Bayrou a estimé que "sans doute un effort de quelque 3 milliards supplémentaires" seraient nécessaires au budget 2026 de la Défense pour garantir la l'"indépendance en matière de sécurité et de défense" de la France et de l'Union européenne.
Face à la guerre en Ukraine et au retournement stratégique des États-Unis, "l'Union européenne a le devoir impérieux de construire une défense autonome", grâce à "un immense effort partagé, nécessaire de la part des autres pays européens" dans lequel l'"effort français" sera "renforcé", a déclaré le chef du gouvernement.
François Bayrou juge "intenable" toute augmentation de prélèvements pour rééquilibrer les comptes publics
"Augmenter les prélèvements" pour rééquilibrer les comptes publics est "intenable", a évacué François Bayrou.
"Comment rééquilibrer? (...) La première solution serait de penser que si l'État n'a plus d'argent dans ses caisses, il suffit d'augmenter les prélèvements. C'est un raisonnement qui paraît simple mais qui est intenable, car la France est déjà le pays qui détient le taux de prélèvements obligatoires, d'impôts et de taxes de toute nature le plus élevé dans le monde en 2024", a déclaré le Premier ministre, jugeant que "si nous choisissions de continuer à augmenter ces prélèvements, c'est notre pays qui, au bout du compte, en souffrirait".
François Bayrou déplore que la "dette augmente trop vite"
La "dette augmente trop vite", a regretté François Bayrou, estimant que "la fatalité du surendettement est inacceptable (...) parce que nous ne pourrons pas en supporter durablement la charge" qui pourrait "atteindre 100 milliards d'euros en 2029" contre 67 milliards en 2025.
"Nous ne pouvons pas nous saigner aux quatre veines chaque année pour rembourser nos dettes passées plutôt que de préparer l'avenir", a ajouté le Premier ministre, martelant que l'emballement de la dette est "un cercle vicieux, un piège dangereux, potentiellement irréversible".
Bayrou affirme que la France est "le pays du monde qui dépense le plus d'argent public"
"Nous sommes le pays du monde qui dépense le plus d’argent public, 57% de notre produit intérieur contre 50% de recettes", a déclaré François Bayrou.
Malgré cela, "la France est loin d'être au sommet du classement des pays de l'OCDE pour le niveau de vie (...), le taux de chômage ou les inégalités", a poursuivi le Premier ministre, jugeant qu'un rééquilibrage des finances publiques est possible".
"Beaucoup de pays plus développés que nous du point de vue de l'épanouissement de leurs citoyens (...) ont fortement réduit leurs dépenses lorsqu'ils ont été menacés de déséquilibres."
François Bayrou en a donc conclu que "l'excès de dépense publique ne fait pas le bonheur des peuples".
Pour François Bayrou, "notre pays ne produit pas assez" pour financer les services publics
Produire plus pour financer notre modèle social. C'est l'objectif du pays selon le Premier ministre.
"[Nous n'avons] pas assez de moyens pour les services publics ou la vie du foyer. Y a-t-il une explication certaine sur la situation de cette relation ? Notre réponse est oui, assure François Bayrou. [...] Nous n'avons pas assez de ressources parce que notre pays ne produit pas assez."
Le chef du gouvernement a illustré ce constat avec un tableau présentant différentes courbes.
"Il est facile de regarder la différence de production par habitant entre notre pays et nos voisins, eplique-t-il. Le produit par habitant est inférieur à celui de l'Allemagne de 10 à 15%, de 25% à celui des Pays-Bas et de 30% à celui des Etats-Unis."

"Si notre production par habitant était dans la même gamme que celle de nos voisins européens, nous n'aurions pas de déficit budgétaire et nos concitoyens qui gagnent quelques 2.000 euros par mois approcheraient des 2.500 euros", assure-t-il.
François Bayrou promet de "parler le langage de la vérité"
Évoquant la situation des finances publiques, François Bayrou a dit vouloir "parler le langage de la vérité".
"Notre conviction est que seule une prise de conscience de nos concitoyens, seule la confrontation les yeux ouverts avec la vérité de notre situation peut soutenir une action déterminée", a-t-il poursuivi, ajoutant que "rien ne serait possible sans leur soutien et le soutien de viendra que de leur pleine information",
Budget 2026: Bayrou affirme que "l'heure est décisive"
"Il est des rendez-vous cruciaux dans l'agenda politique du gouvernement, il est des heures décisives et celle-ci en est une", a affirmé François Bayrou en conférence de presse à l'occasion du lancement du Comité d'alerte sur le Budget.
Pour Laurent Saint-Martin, "on peut prendre en compte les capacités de chacun" dans le remboursement des soins
"La dépense sociale est de loin la première dépense de notre pays, a rappelé le ministre du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin ce mardi sur TF1. La Cour des comptes propose des recommandations et certaines sont souvent pertinentes."
Parmi celles-ci, une piste pourrait être explorée par le gouvernement afin de faire des économies dans l'Assurance maladie: tenir compte des revenus pour les remboursements.
Une hypothèse que n'écarte pas en tout cas Laurent Saint-Martin:
"On peut respecter l'universalité d'accès aux soins et prendre en compte les capacités de chacun, estime-t-il. [...] Il peut aussi y avoir des différences par rapport aux mutuelles complémentaires."
"Pas dramatiser mais s'y prendre tôt", pour le ministre Marc Ferracci
Pour le ministre de l'Industrie Marc Ferracci, faire des économies est "un enjeu de souveraineté".
"Quand vous avez une dette trop élevée, vous êtes dépendants des marchés financiers qui décident de vous prêter ou non, a-t-il rappelé ce mardi sur France Inter. C'est un enjeu de protection et de maintien de la compétitivité et de l'emploi dans notre pays."
Pour autant, ce proche d'Emmanuel Macron se veut rassurant.
"Il n'y a pas de volonté de dramatiser, affirme-t-il. La France a une signature solide et il faut que ça reste solide. [...] C'est en octobre [que se feront les arbitrages] mais pour poser un cadre et une méthode, je pense qu'il faut s'y prendre très tôt."
François Bayrou "veut un État moins dispendieux et plus efficient"
Alors que les discussions sur le Budget 2026 débutent ce mardi, François Bayrou "veut un État moins dispendieux et plus efficient", indique l'entourage du Premier ministre à BFMTV.
"Si on ne propose pas des économies importantes sur le fonctionnement de l’État on ne pourra pas demander des efforts aux Français. Il faut mettre les parlementaires dans le coup. Pas question d’arriver en octobre avec budget déjà ficelé", affirme-t-on de même source.
Comment réaliser 40 milliards d'euros d'économies en 2026?
Bonjour et bienvenue dans ce live consacré au "Comité d'alerte sur le budget" lancé ce mardi par François Bayrou.
Le Premier ministre réunit plusieurs membres de son gouvernement ainsi que des parlementaires, des représentants d'organismes de sécurité sociale ou encore syndicaux pour commencer les travaux d'élaboration du Budget 2026 qui nécessitera un effort de 40 milliards d'euros. Il devrait dévoiler les premières pistes d'économies en fin de matinée.