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Extime: un risque de "quasi monopole" sur la restauration à Orly et Roissy

Le nouveau Terminal 1 de Roissy Charles-de-Gaulle

Le nouveau Terminal 1 de Roissy Charles-de-Gaulle - ADP

L'Autorité de la concurrence annonce un "examen approfondi" d'un accord de co-entreprise entre le Groupe ADP et une société britannique autour de la restauration dans les aéroports.

L'Autorité de la concurrence a pointé lundi un risque de "quasi monopole" dans la restauration des aéroports parisiens, en lançant un "examen approfondi" d'un accord de co-entreprise entre le Groupe ADP et une société britannique.

ADP, qui gère notamment les plateformes de Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly, avait annoncé le 25 octobre avoir conclu un accord pour exploiter avec Select Service Partner (SSP) une centaine de points de restauration dans ces aéroports, via une société détenue à parts égales, Extime Food & Beverage Paris.

"Il est prévu que cette entité regroupe à terme, pour une durée d'environ 11 ans et pour un chiffre d'affaires estimé à 1,8 milliard d'euros sur la période, plus d'une centaine de points de vente", avait expliqué ADP.

Or selon l'Autorité, les arguments d'ADP et SSP "n'ont pas permis de lever les doutes sérieux d'atteinte à la concurrence sur ces marchés", conduisant l'instance à ouvrir "une procédure d'examen approfondi" qui peut durer jusqu'à 65 jours ouvrés, voire plus si nécessaire, sans préjuger de la décision finale.

Hausse des prix, baisse de la qualité

"L'Autorité relève que l'opération conduira Extime à gérer, à terme, la quasi-totalité des espaces de restauration des deux plus grands aéroports français, ce qui est susceptible de conférer à SSP, co-contrôlant de l'entreprise commune, un avantage concurrentiel significatif sur le marché national de la restauration de concession en aéroport", écrit le gendarme de la concurrence.

"Une telle situation pourrait permettre à SSP d'être systématiquement le meilleur dans les appels d'offres lancés par ADP ou par les autres aéroports français, entraînant un risque d'exclusion des opérateurs concurrents de SSP sur ce marché", poursuit l'instance dans un communiqué.

Elle dit craindre qu'Extime bénéficie à terme d'un "quasi-monopole sur les services de restauration d'ADP (...) susceptible d'engendrer une augmentation des tarifs, de même qu'un risque de diminution de la qualité et de la diversité des produits proposés aux consommateurs finaux".

SSP se définit comme "l'un des principaux exploitants de points de vente de restauration dans les lieux de transport et de voyage", comme les aéroports, les gares et les stations-service d'autoroute. Parmi les franchises qu'il exploite ainsi dans 35 pays du monde figurent des enseignes Burger King, Starbucks ou encore Yo!Sushi. Il gère aussi le célèbre Train Bleu, grand restaurant de la Gare de Lyon à Paris.

"Le modèle des co-entreprises est communément mis en oeuvre par de nombreux aéroports dans le monde et le Groupe ADP y a lui-même recours depuis plus de dix ans", rappelle dans un communiqué le groupe aéroportuaire, qui met en avant le besoin de s'appuyer sur un partenaire industriel.

ADP et SSP entendent démontrer auprès de l'Autorité "les effets attendus de l'opération pour les passagers et les bénéfices qui en résulteront tant sur la maîtrise des tarifs et la qualité de service" mais "si ce projet ne devait pas voir le jour sous sa forme ici envisagée, le Groupe ADP conservera la pleine maîtrise de son système commercial", affirme ADP.

OC avec AFP