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Exposition à l'amiante: ArcelorMittal condamné pour "préjudice d'anxiété"

Des salariés d'ArcelorMittal devant leur usine de Saint-Brice-Courcelles, près de Reims, le 20 novembre 2024

Des salariés d'ArcelorMittal devant leur usine de Saint-Brice-Courcelles, près de Reims, le 20 novembre 2024 - FRANCOIS NASCIMBENI © 2019 AFP

Dans sa décision rendue mercredi, la Cour a condamné le groupe à verser 10.000 euros au titre des dommages et intérêts à chacun de ces 58 ex-salariés.

La Cour d'appel de Metz a condamné le groupe sidérurgique ArcelorMittal pour le "préjudice d'anxiété" subi par 58 ex-salariés qui avaient été exposés à l'amiante sur les sites de Gandrange, Florange, et Rombas, a-t-on appris jeudi auprès de leur avocat.

"Pour 58 des 120 ex-salariés, la cour a considéré que les demandes n'étaient pas prescrites, et qu'ils avaient été exposés à l'amiante pendant leur activité professionnelle de manière significative et susceptible d'engendrer le diagnostic d'une pathologie grave, de nature à engendrer un préjudice d'anxiété", a déclaré à l'AFP Romain Bouvet, l'avocat des requérants.

Dans sa décision rendue mercredi, la Cour a condamné le groupe à verser 10.000 euros au titre des dommages et intérêts à chacun de ces 58 ex-salariés.

10.000 euros pour chacun des plaignants

"Nous avons été entendus, la justice a bien considéré que l'employeur avait été défaillant dans son obligation d'information. Elle a pris la mesure de la réalité de l'exposition à l'amiante et du préjudice, l'indemnisation qui a été accordée me semble satisfaisante", s'est réjoui l'avocat.

Pour 62 autres dossiers en revanche, la cour d'appel a considéré, comme l'avait fait le conseil des prud'hommes de Thionville en décembre 2022 en première instance, que les demandes étaient prescrites, ayant été formulées trop tardivement.

"La cour estime que les salariés auraient dû agir avant 2017, alors même qu'à cette époque là, la Cour de Cassation ne permettait pas d'être indemnisé de ce préjudice", a souligné Romain Bouvet, indiquant qu'il étudiait la possibilité de former un pourvoi en cassation.

D'après lui, plusieurs ex-salariés ont développé des pathologies physiques en lien avec leur exposition à l'amiante, en plus de l'anxiété ressentie. Au moins deux requérants sont décédés au cours de la procédure.

"ArcelorMittal prend acte des décisions de la Cour d'Appel de Metz", a simplement réagi le groupe, qui "ne commente pas les décisions de justice".

OC avec AFP