Eté 2022 record: la fréquentation touristique en France a dépassé son niveau de 2019

Les hôtels ont retrouvé leur fréquentation d'avant Covid - MYCHELE DANIAU / AFP
Une saison radieuse. Selon les chiffres de l'Insee publiés ce mardi, la fréquentation des hôtels et campings entre juin et août 2022 a dépassé de près de 3% son niveau de 2019, dernière année avant la crise du Covid-19, avec 176,2 millions de nuitées.
Pour le secteur plombé pendant des mois par les restrictions sanitaires, cette performance est un véritable soulagement. Elle tient en partie aux touristes français qui semblent avoir été plus nombreux à privilégier des vacances "bleu blanc rouge" cette année qu'en 2019.
Cette clientèle résidente a aussi renoué avec les hébergements marchands à l'été 2022 (79,7 millions de nuitées en juillet) au détriment des vacances en résidence secondaire, en famille ou chez des amis (62,5 millions). Et ce alors que "jusqu'en juin 2022, les touristes résidents passaient leurs nuits autant en hébergement non marchand qu'en herbégement marchand, voire davantage en dehors de la période estivale".
La saison estivale 2022 a aussi été marquée par le retour des touristes étrangers. Entre juin et août, le nombre de nuitées de cette clientèle dans les hôtels et campings a quasiment retrouvé son niveau d'avant-crise (56 millions, contre 57,3 millions en 2019). Dans le détail, les Néerlandais, Allemands et Belges ont même été plus nombreux cette année qu'il y a trois ans. Une augmentation du nombre de touristes européens qui a permis de compenser l'absence des voyageurs en provenance de Chine, du Japon ou de Russie. Au point que même l'lle-de-France, région qui avait le plus souffert de la crise, a retrouvé à partir de juin "le niveau de fréquentation hôtelière de 2019".
Une hausse des dépenses de la clientèle étrangère en trompe-l'oeil
Entre l'été 2019 et l'été 2022, les dépenses des touristes étrangers en France ont bondi de 7%. Dans le même temps, les prix ont grimpé de 13% dans les hôtels et de 8% dans les cafés restaurants. Autrement dit, les dépenses de la clientèle étrangère ont augmenté moins vite que l'inflation, ce qui signifie que la dépense réelle de la clientèle étrangère, corrigée de l'inflation, a baissé.
"Cette baisse en volume est d'abord le fait de la baisse de la dépense totale des touristes en provenance de Chine, et dans une moindre mesure du Japon et de Russie, que ne compense pas la hausse des dépenses des voyageurs venant d'Europe et des Etats-Unis", précise l'Insee.
En revanche, le chiffre d'affaires des secteurs de l'hébergement et de la restauration a progressé de 22,9% en mai, 17,3% en juin et 13,9% en juillet par rapport aux mêmes mois en 2019. Soit davantage que l'augmentation des prix. Une hausse de l'activité en volume que l'Insee impute "au tourisme des résidents, étant donné la baisse des dépenses des étrangers en volume".