Hôtels, campings... la fréquentation loin des niveaux de 2019 au premier trimestre
Depuis le début de l'année la France commence à retrouver ses touristes, notamment étrangers à l'exception notable des Chinois.
Pour autant, sur les trois premiers mois de l'année, le déficit est encore important par rapport à 2019, dernière année "normale" avant la crise du covd et la guerre en Ukraine.
Selon les chiffres de l'Insee, la fréquentation des hébergements collectifs touristiques hors campings en France, exprimée en nombre de nuitées, est ainsi inférieure de 11,3% par rapport au premier trimestre 2019.
Précisément, la fréquentation est en retrait de 16,4% dans les hôtels et de 1,2% dans les autres hébergements collectifs de tourisme.
Touristes étrangers: 5 millions de nuitées évaporées
Dans les hôtels, ce sont surtout les touristes étrangers qui ont fait défaut avec une chute de 36,7% sur deux ans, soit pas moins de 5 millions de nuitées évaporées. La fréquentation locale sauve les meubles avec -7% soit 2 millions de nuitées en moins.
"La baisse de la fréquentation concerne toutes les catégories d’hôtels, mais elle est un peu moins marquée dans les établissements haut de gamme. La fréquentation est en baisse de 21,1% pour les hôtels 1 et 2 étoiles et de 23,6% pour les hôtels non classés par rapport au niveau d’avant-crise", détaille le statisticien.
"Les nuitées des hôtels 3 étoiles restent inférieures de 12,3% à celles du premier trimestre 2019, celles des hôtels 4 et 5 étoiles de 14,6%. Dans ces établissements, la fréquentation de la clientèle résidente permet de limiter l’impact de la désaffection de la clientèle non résidente. Le nombre de nuitées résidentes est même en légère hausse dans les établissements 4 et 5 étoiles (+2,3% par rapport à 2019)" ajoute l'Insee.
L'Ile-de-France souffre
C'est dans la région Ile-de-France que le déficit par rapport à 2019 est le plus important (-3,9 millions de nuitées). "Si la clientèle d’affaires est partiellement revenue (-31,5% tout de même), la désaffection de la clientèle non résidente ne s'estompe pas. Dans cette région, il manque plus d’un quart des nuitées pour retrouver le niveau du premier trimestre 2019" peut-on lire.
La fréquentation reste également inférieure au niveau d’avant-crise dans les massifs de montagne (-3,1%) et sur le littoral (-6,4%), mais le retour de la clientèle résidente (respectivement +10,1% et +2,6% par rapport au premier trimestre 2019) permet de limiter l’impact de la baisse des nuitées des non-résidents.
Si on se penche sur les touristes étrangers, l'Insee constate globalement une baisse de 27,1% de la clientèle européenne et de 53,7% de la clientèle non-européenne.
Les clients en provenance du Royaume-Uni sont clairement absents avec quasiment deux fois moins de nuitées qu’au premier trimestre 2019 (-44,6%). La chute de la fréquentation de la clientèle allemande est elle aussi marquée (-30%). À l’opposé, le retour de la clientèle néerlandaise est particulièrement net (+16%).
Bonne nouvelle néanmoins, le recul de la fréquentation est nettement moins sensible dans les autres hébergements collectifs de tourisme (-1,2%). Dans ces établissements, le retour (+1,4%) de la clientèle résidente, traditionnellement très majoritaire, compense presque la baisse des nuitées des non-résidents (−12,4%).
Optimisme pour cet été
Dans les résidences de tourisme, la fréquentation retrouve même son niveau d’avant-crise (+1% par rapport au premier trimestre 2019).
Et malgré ces chiffres un peu décevants, l'optimisme est de rigueur dans le secteur. Après les stations de ski qui ont retrouvé un niveau de fréquentation normal durant la saison hivernale, les professionnels du tourisme se félicitent d'un bon bilan pour le mois d’avril.
"On retrouve nos clientèles voisines, ainsi qu’américaines. Quand on se balade dans les rues de la capitale, on entend parler toutes les langues donc c’est bon signe. Pâques a été une bonne période", se félicite Vanguelis Panayotis, directeur de MKG Consulting.
Le taux d’occupation à Paris a par exemple atteint 91% à Pâques. C’est 3,7 points de plus qu’à la même période en 2019. Une situation qui profite aussi à l’hôtellerie de luxe qui enregistre une hausse de fréquentation de 3,6 points.
La dynamique devrait donc se poursuivre cet été.