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Etats-Unis : un premier syndicat chez Starbucks

Starbucks va économiser un milliard de pailles par an.

Starbucks va économiser un milliard de pailles par an. - Gianluigi Guercia - AFP

Deux établissements du nord du pays ont obtenu la création d'un organisme pour représenter le personnel.

A Buffalo (New York), deux cafés attendent désormais Starbucks à la table des négociations. Ils ont remporté une victoire historique jeudi en votant pour la création d'un syndicat dans leurs établissements, une première au sein de la chaîne aux Etats-Unis.

Deux stars de l'aile gauche du parti démocrate américain ont rapidement félicité les salariés sur Twitter, Bernie Sanders saluant une victoire "historique" tandis qu'Alexandria Ocasio-Cortez a accompagné son message d'un poing levé.

La compagnie continue d'estimer que les conditions de travail qu'elle propose ne justifient pas la création d'un intermédiaire entre les salariés et la direction. Mais "elle respecte le droit de (ses) partenaires à former un syndicat", a indiqué une représentante de l'entreprise.

Marché favorable

Les organisateurs de la campagne avaient déposé un dossier pour se syndiquer sous la bannière de l'organisation "Starbucks Workers United" (SWU) fin août, et les salariés avaient reçu leur bulletin de vote le 10 novembre.

Comme la tentative de syndicalisation menée dans un entrepôt d'Amazon dans l'Alabama au printemps, la campagne des salariés de Starbucks a attiré l'attention bien au-delà des rues de Buffalo.

Elle reflète la grogne d'employés décidés à se battre, à un moment où la dynamique sur le marché du travail leur est favorable : de nombreux employeurs peinent à recruter , et les Etats-Unis connaissent une vague de grèves et de démissions. En août, 4,3 millions de personnes quittaient leur poste, faisant grimper le turnover à 2,9%.

Starbucks inquiet

Les pro-syndicats étaient d'autant plus motivés que Starbucks a fait preuve de résistance. Quelques semaines après le lancement de la mobilisation syndicale, le groupe a annoncé plusieurs mesures comme le relèvement de son salaire minimum ou une meilleure prise en compte de l'ancienneté.

Mais il a aussi, selon les organisateurs de la campagne, déployé les grands moyens pour tenter de convaincre les employés de voter non, envoyant notamment un bataillon de cadres dans la région. Le groupe fondé à Seattle craint une généralisation de cette syndicalisation.

VG avec AFP