Pour Thierry Trouvé (GRTgaz), la probabilité d'un déficit de gaz cet hiver est "très très faible"

Jamais la France n'a eu des stocks de gaz aussi pleins. Selon les prévisions de GRTgaz, "la probabilité d'un déficit de gaz d'ici la fin de l'hiver est très très faible", voire "quasi nulle", a affirmé son directeur général Thierry Trouvé ce lundi 23 janvier à l'antenne de BFM Business.
"Nos stockages sont plus remplis que d'habitude", a précisé Thierry Trouvé, saluant "un niveau historiquement élevé" de "80% de niveau de remplissage" à la mi-janvier, contre 57% habituellement à la même période.
"Cela vient du fait qu'on a eu un hiver relativement clément et puis qu'il y a eu beaucoup de sobriété", explique Thierry Trouvé.
Il va cependant falloir les vider, indique le directeur général de GRTgaz. "Un certain nombre de stockages français sont des formations géologiques un peu complexes et ils ont besoin de respirer pour garder leur performance technique", explique-t-il. Pour cela, "on va l'utiliser" et en faire venir "un peu moins de l'extérieur".
Le directeur général de GRTgaz salue les efforts des Français en matière de sobriété énergétique et affirme qu'il faut "continuer". La consommation de gaz en France a baissé de 12,2% en décembre par rapport à la même période en 2018, selon le gestionnaire des gazoducs du pays.
L'équivalent de "tout le gaz russe" produit d'ici 2030
Il souligne toutefois une "baisse très importante de la consommation industrielle du fait des niveaux de prix". "Il faut que notre industrie ne reste pas à l'arrêt, il faut qu'elle redémarre", a déclaré Thierry Trouvé. Pour cela, "il faudra que l'industrie se remette à produire avec du gaz", a-t-il ajouté.
Pour compenser l'absence de gaz russe l'hiver prochain, "en septembre on aura un nouveau point d'entrée du gaz en France, un terminal flottant au Havre (...) capable de nous amener la moitié de ce qu'on a importé sous forme de gaz russe avant", s'est réjoui le directeur général de GRTgaz.
Autre élément: "le développement du biométhane" qui permettra en 2023 de combler "l'équivalent de 12% du gaz russe", selon Thierry Trouvé. D'après le directeur général de GRTgaz, la filière gazière sera capable de produire l'équivalent de "tout le gaz russe" que la France importait d'ici 203O et "tout le gaz qui sera consommé en France sera du gaz d'origine renouvelable ou neutre en carbone" à l'horizon 2050.