Prix de l'énergie: Roussel appelle les collectivités locales à ne plus payer leurs factures

Face à la flambée des prix de l'énergie, le secrétaire national du PCF a appelé les mairies, les collectivités territoriales et les entreprises à ne pas "payer leurs factures". "J'appelle les maires, les présidents de collectivités territoriales mais aussi les entreprises à ne plus payer leurs factures d'électricité quand celles-ci augmentent dans des proportions inacceptables", a déclaré vendredi Fabien Roussel au Parisien, soutenant un maire communiste de l'Oise qui avait menacé de le faire.
"Nos villes et nos villages, qui n’ont pas accès au tarif réglementé de l’électricité et sont obligés de se fournir dans le privé, n’ont pas vocation à se faire tondre", a affirmé Fabien Roussel. "Ce qui est en jeu, c’est la fermeture de nos piscines, de nos théâtres, le chauffage de nos écoles ou de nos Ehpad. On verra bien si ces groupes privés osent couper l’électricité", a poursuivi le député communiste du Nord, ex-candidat à la présidentielle, qui a évoqué un "appel à la résistance républicaine".
Une trentaine de piscines, gérées par l'entreprise Vert Marine, délégataire de service public, ont ainsi été fermées au début de la semaine par manque de moyens pour payer les factures énergétiques.
Une "inaction" de l'Etat
Du côté du Rhône, le président de la Métropole de Lyon a dénoncé jeudi soir sur BFM Lyon une "inaction, voire une complicité" de l'Etat. "Nous avions en 2021 à peu près 40 millions [d'euros] de coûts énergétiques, en 2022 on estime qu'on va finir autour de 55 millions [d'euros] et surtout en 2023, si rien n'est fait au niveau de l'Etat, on pourrait être à 90 millions d'euros. C'est énorme", a assuré Bruno Bernard, craignant de devoir faire des "arbitrages" dans les dépenses locales.
"Ça peut être encore pire pour d'autres collectivités qui sont moins bien portées financièrement que nous. C'est un sujet majeur et il n'est pas normal qu'il n'y ait aucun dispositif [de soutien]. On est en train d'assister à un racket des collectivités locales de la part des fournisseurs d'énergie, avec une inaction voire une complicité de l'Etat", "actionnaire" d'EDF ou d'Engie qui bénéficie des profits des deux entreprises et des "rentrées fiscales de TVA" et "laisse les collectivités locales régler la note".
Désobéissance civile
Interrogées par l'AFP, plusieurs associations d'élus ont reconnu qu'il y avait un problème tout en refusant d'appeler à la désobéissance civile. "Cette idée d'appeler les maires à ne pas payer est une idée que j'entends mais ce n'est pas à mon sens une réponse efficace aux difficultés que nous rencontrons", a réagi Guy Geoffroy, maire de Combs-la-Ville (Seine-et-Marne) et vice-président de l'Association des maires de France (AMF).
"Il y a une différence entre la réalité constatée de ne pas pouvoir physiquement être en situation de payer une facture mais c'est une autre chose que de refuser de la payer", a ajouté le maire francilien. "Il est évident que les associations d'élus ne peuvent donner la consigne de ne pas payer leurs factures mais Fabien Roussel pose une vraie question car beaucoup de communes sont à l'os", a répondu de son côté André Robert, délégué général de l'Association des petites villes de France (APVF).
Pour Sébastien Martin, président d'Intercommunalités de France, "on ne peut pas cautionner ce genre de message". "Il y a un travail qui est fait au niveau européen pour arriver à réguler les prix de l'énergie et on compte sur les pouvoirs publics pour mettre en place un outil de régulation", a-t-il souligné.