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Prix de l'électricité: Agnès Pannier Runacher assure qu'EDF et l'Etat ont "les mêmes intérêts"

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Alors que les discussions se poursuivent entre l'énergéticien et l'Etat pour déterminer un prix d'équilibre de l'électricité après 2025, la ministre de la Transition énergétique rappelle que la puissance publique financera les investissements d'EDF en cas de difficultés.

A quel prix d'équilibre de l'électricité les discussions entre EDF et l'exécutif vont-elles aboutir? La réponse devrait survenir dans quelques jours mais le terrain d'entente entre les deux partis semble encore loin d'avoir été trouvé.

Invitée sur le plateau de BFM Business, Agnès Pannier-Runacher a pourtant estimé que l'opposition entre EDF et l'Etat n'avait pas lieu d'être: "C'est la même chose, nous sommes tous alignés et concernés et nous avons tous les mêmes intérêts."

La ministre de la Transition énergétique rappelle notamment que l'Etat est désormais actionnaire d'EDF à 100% et qu'à ce titre, il assumera les investissements colossaux que doit réaliser l'énergéticien dans les prochaines années si l'entreprise n'y parvient pas toute seule.

Pour la membre du gouvernement, le prix compétitif de l'électricité est "une forme de rente qui a été permise par les investissements du contribuable dans un programme électro-nucléaire il y a une quarantaine d'années. "Cette rente, il faut la partager d'une part entre les investissements d'EDF pour permettre d'investir sur le futur et il n'y a pas que le programme nouveau nucléaire, ajoute-t-elle. Il y a aussi les réseaux, l'entretien, la prolongation du fonctionnement des centrales."

"De l'autre côté, il faut rendre aux Français l'argent qu'ils ont déjà investi."

Les industriels ne sont plus compétitifs au-delà d'un certain prix

Dans cette optique de recherche d'un prix d'équilibre, Agnès Pannier-Runacher a également évoqué la récente estimation de la Commission de régulation de l'énergie qui anticipe tarif autour de 60 euros le MWh à horizon 2026. "Ce que nous cherchons, c'est le juste équilibre entre les investissements du futur et la capacité à permettre aux Français de continuer d'avoir des prix de l'électricité les plus bas d'Europe, insiste-t-elle. C'est le cas aujourd'hui, ça doit continuer."

Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) - 22/09
Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) - 22/09
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Au-delà du prisme des particuliers, la ministre de la Transition énergétique se positionne aussi dans la perspective des entreprises dont l'activité dépend des prix de l'électricité. "Au-delà d'un certain prix, les industriels ne sont plus compétitifs, ne peuvent plus exporter et doivent fermer, explique-t-elle. On doit être attentif à trouver un niveau de prix qui permet un juste équilibre, qui permet aux industriels d'avoir ce prix."

Timothée Talbi