Pour Totalénergies, le gaz restera indispensable malgré le réchauffement climatique

Le rapport examinant les perspectives d'évolution du système énergétique mondial publié par Totalénergies surprend. La multinationale française qualifie de "plus réaliste" ses prévisions par rapport à celles de l'Agence internationale de l'Energie (AIE).
Le géant pétrogazier estime que la part du gaz naturel dans la demande mondiale d'énergie va se maintenir autour de 22% à 24% d'ici à 2050, quel que soit le scénario et l'effort mondial pour enrayer le réchauffement climatique.
"On voit bien que si on veut faire évoluer le système électrique vers moins d'émissions de gaz à effet de serre, et c'est le but, il faut bien évidemment qu'il soit fortement renouvelable" a déclaré Patrick Pouyanné, PDG de Totalénergies.
Trois scénarios
Dans ce rapport détaillé, Totalénergies établit trois scénarios pour les trente prochaines années. Tous font l'hypothèse d'une croissance démographique portant la population mondiale à 9,5 milliards d'humains, tout ayant besoin d'un approvisionnement énergétique sûr et à prix abordable.
Le gaz est un meilleur complément, tout en étant fossile, on n'a jamais dit qu'il était vertueux", ajoute Patrick Pouyanné.
Dans le scénario le plus délétère et insoutenable pour le climat, le monde devra lever le pied sur le pétrole et le charbon, mais pas du tout sur le gaz. La part des énergies fossiles dans l'énergie mondiale passera de 80% (chiffre stable depuis 2000) à 70%. Ce scénario irai avec une augmentation supérieure à 3°C de la température d'ici à 2100.
Deuxième possibilité, les pays riches renoncent au charbon, la Chine en réduit sa consommation, parallèlement à une électrification de la mobilité. La part des fossiles tombe à 55% du mix énergétique mondial et la hausse de la température mondiale atteint entre 2,1°C et 2,2°C en 2100.
Troisième possibilité, la plus vertueuse, le charbon devient une énergie du passé, représentant 6% de la demande mondiale d'énergie en 2050 (contre 27% en 2021). On réduit aussi la consommation de pétrole pour plus de solaire et d'éolien.