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Energie

Les prix de l’électricité s’emballent en Europe

Depuis plusieurs semaines, les prix de l'électricité explosent sur les marchés. Et les gouvernements européens s'inquiètent des répercussions sur la facture des consommateurs. En France, un chèque énergie sera distrbué aux ménages les plus modestes.

Aucun pays n’est épargné. Depuis plusieurs mois, les prix de l’électricité flambent dans toute l’Europe. Mercredi, les prix spots pour la France sur les deux principales bourses européennes (EPEX et Nord Pool) ont atteint un pic à plus de 196 euros le mégawattheure, selon RTE.

A titre de comparaison, le mégawattheure s’échangeait sur ce même marché à moins de 60 euros à la même période en 2019, avant la crise sanitaire. Ailleurs, même constat. Avec des pointes à plus de 200 euros le mégawattheure enregistrées mardi en Belgique, aux Pays-Bas, ou en Italie et même à plus de 420 livres au Royaume-Uni.

Sur les marchés à terme (livraison prévu dans un, deux ou trois ans), les prix de l’électricité en France ont battu leur record de 2008 (93 euros le mégawattheure) début septembre et dépassé les 100 euros il y a quelques jours, contre 45 euros en début d’année.

Une envolée des prix qui s’explique en grande partie par la flambée des prix du gaz liée à la forte reprise économique mondiale qui crée un déséquilibre en l’offre et la demande et par le manque de stock de l’Europe. Mercredi, les prix sur le marché de gros ont atteint 79,31 euros du mégawattheure, un plus haut historique sur le marché européen de référence, le TTF néerlandais, après avoir déjà progressé de 30% depuis le début de la semaine.

Quelles conséquences pour le consommateur?

Trois ans après la crise des gilets jaunes, la forte augmentation des prix de l’électricité a de quoi inquiéter le gouvernement. Pour l’heure, la facture des consommateurs est relativement épargnée grâce au tarif réglementé. Mais la prochaine révision prévue pour le 1er février 2022 pourrait se traduire par une hausse des prix comprise entre 7 et 8% pour 22 millions de Français qui souscrivent à ce même tarif réglementé, selon les spécialistes.

Une situation qui va amener le Premier ministre, Jean Castex, à annoncer ce jeudi la mise en place d'une aide sociale exceptionnelle de 100 euros pour les 5,8 millions de ménages qui bénéficient du chèque énergie.

Le gouvernement italien a lui aussi fait part de sa préoccupation face à la flambée des prix de l’énergie. Après une hausse de 20% au trimestre précédent, le ministre de la Transition écologique, Roberto Cingolani, a déjà prévenu que "lors du prochain trimestre, la facture d’électricité augmentera de 40%".

L'Espagne baisse les taxes

En Espagne où la dépendance au gaz est particulièrement importante pour la production électrique, la facture mensuelle moyenne atteint désormais 108 euros, soit une hausse de 62% sur un an, selon l’association de consommateur Facua. Pour contrer cette dynamique, le gouvernement a dévoilé mardi une série de mesures qui prévoit notamment une baisse temporaire de l’impôt spécial sur l’électricité payé par les entreprises et les particuliers, dont le taux va passer de 5,11% à 0,5%, soit le taux minimum exigé par les règles communautaires européennes.

Un mécanisme permettant de limiter les bénéfices extraordinaires engrangés par les compagnies d’électricité grâce aux prix élevés de l’énergie sur les marchés internationaux sera également mis en place jusqu’au 31 mars 2022. A cela s’ajoutent des mesures annoncées en juillet comme la réduction temporaire de la TVA sur l’électricité de 21 à 10% et la suspension de l’impôt sur la vente de production d’énergie électrique. Enfin, le Premier ministre Pedro Sanchez s’est engagé à ce que le montant de la facture d’électricité acquittée par les Espagnols soit à la fin de l’année à un niveau similaire à celui de 2018.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis avec AFP Journaliste BFM Eco