Le prix du carburant s'envole en Russie après des attaques ukrainiennes contre des raffineries

Une raffinerie du géant russe Gazprom près de Moscou, le 28 avril 2022. - Natalia Kolesnikova - AFP
Les prix du carburant approchaient des niveaux record, jeudi 21 août, en Russie, selon les données de la bourse, après une série d'attaques ukrainiennes sur des raffineries.
L'Ukraine cible régulièrement les raffineries et les dépôts de pétrole russes pour entraver leur capacité à financer l'offensive lancée contre son territoire en 2022. Les dernières attaques surviennent en pleine saison des vacances estivales.
Pour tenter de calmer les prix, la Russie, l'un des plus grands producteurs mondiaux de pétrole, a suspendu le mois dernier ses exportations d'essence, une mesure qui semble avoir eu peu d'effet.
AI-92 et AI-95, les deux mélanges de carburant les plus populaires en Russie, se négociaient à 72,663 et 81,342 roubles par tonne (environ 774 et 866 euros), proches de leurs records, selon des données de la bourse de Saint-Pétersbourg.
Trois sites russes frappés par l'Ukraine
Le courtier russe BKS a expliqué cette hausse par "la haute saison, les réparations et de nouveaux accidents dans les raffineries", notant une demande accrue de carburant car les gens ont tendance à conduire davantage pendant l'été. Les attaques ukrainiennes ont également perturbé les voyages aériens et ferroviaires, contribuant encore à cette augmentation, selon le courtier.
La situation a pu être aggravé par "les perturbations récentes dans les raffineries d'Afipsky, Riazan et Saratov", d'après cette même source.
L'Ukraine a dit avoir frappé ces trois infrastructures en août, mais la Russie n'a pas officiellement confirmé de dégâts ou de mise à l'arrêt.
Le ministère russe de l'Énergie a lui attribué les prix élevés à "la haute demande saisonnière et les travaux agricoles", sans mentionner les attaques ukrainiennes. Il a soutenu l'idée de prolonger la suspension des exportations de carburant pour le mois de septembre.
La pénurie de carburant touche particulièrement le sud et l'Extrême-Orient russe ainsi que les territoires ukrainiens occupés, selon les autorités locales.