Le Canada approuve un grand projet pétrolier offshore controversé

Plateforme offshore du groupe pétrolier Chevron, au large de la Californie, le 6 octobre 2021 (PHOTO D'ILLUSTRATION) - Frederic J. BROWN © 2019 AFP
Le gouvernement du Canada, quatrième producteur mondial de pétrole, a donné son aval pour la construction d'un grand projet pétrolier controversé dans l'océan Atlantique, a annoncé ce mercredi le ministre de l'Environnement Steven Guilbeault.
Ce projet, nommé Bay du Nord et porté depuis des années par le géant norvégien Equinor, permettra d'exploiter un gisement pétrolier à plus d'un kilomètre de profondeur à 500 kilomètres au large de la province de Terre-Neuve. La mise en exploitation du projet est prévue en 2028.
"Atteindre la carboneutralité d'ici 2050"
Il s'agira de la cinquième plateforme pétrolière du genre au Canada et cela permettra l'extraction d'environ 300 millions de barils de pétrole sur 30 ans, selon l'entreprise.
"Le projet d'exploitation de Bay du Nord peut aller de l'avant, sous réserve de certaines des conditions environnementales les plus strictes jamais imposées, y compris l'exigence historique pour un projet pétrolier et gazier d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050", a déclaré, par communiqué, le ministre et ex-activiste pour le climat.
Selon une évaluation environnementale approfondie, le projet n'est pas susceptible d'entraîner des effets environnementaux négatifs importants, a-t-il ajouté.
Après le rapport du GIEC, une annonce qui passe mal
"Le monde a encore besoin de pétrole", a ensuite affirmé à Radio Canada celui qui avait été choisi pour le portefeuille de ministre de l'Environnement, en octobre dernier, par Justin Trudeau, pour son passé de militant.
L'annonce a aussitôt provoqué une levée de boucliers des groupes environnementaux. "Approuver Bay du Nord est un autre pas vers un avenir invivable", a estimé Julia Levin d'Environmental Defence, et une "gifle pour les climatologues, les communautés du Canada et du monde touchées par la crise climatique".
Pour Greenpeace, cette décision est le "triomphe" de politiques qui ne font "qu'aggraver la crise climatique et la dépendance mondiale aux combustibles fossiles qui brûlent la planète".
Ces organisations rappellent que le secrétaire général de l'ONU a qualifié de "folie" la dépendance persistante aux énergies fossiles, une "addiction qui nous conduit vers une destruction collective"