L'UE achète encore 13% de son gaz à la Russie: le secrétaire américain à l'Énergie estime qu'elle pourrait s'en passer dès l'année prochaine

L'Union européenne pourrait abandonner progressivement le gaz russe d'ici six à douze mois et le remplacer par du gaz naturel liquéfié (GNL) américain, a déclaré vendredi le secrétaire américain à l'Énergie. Chris Wright s'exprimait depuis Bruxelles, où il a rencontré jeudi le commissaire européen de l'Énergie, Dan Jorgensen, pour discuter de la fin des achats de produits énergétiques russes par les Européens.
"Je pense que cela pourrait facilement être fait dans les douze mois, voire dans les six mois", a déclaré Chris Wright, à propos de la rapidité à laquelle l'UE pourrait supprimer progressivement le gaz russe.
En juin, la Commission européenne a proposé d’interdire les importations de gaz naturel et de GNL russes dans l’UE d’ici à la fin de 2027. Selon le plan présenté, les importations dans le cadre de nouveaux contrats de gaz russe, par pipeline ou en GNL, signés à partir du 1er janvier 2025, seraient interdites à compter du 1er janvier 2026. Les importations relevant de contrats de court terme, définis comme inférieurs à un an, conclus avant le 17 juin 2025 seraient interdites à partir du 17 juin 2026. Enfin, les importations issues de contrats de long terme en cours seraient interdites à partir du 1er janvier 2028, marquant de facto la fin de l’utilisation du gaz russe par l’UE à cette date, a précisé la Commission.
"Nous pourrions le faire plus rapidement"
Chris Wright a affirmé que le gaz russe pourrait être remplacé par du GNL américain et que les États-Unis ont communiqué cette proposition aux responsables de l'UE cette semaine. "J'ai clairement exprimé mon opinion selon laquelle nous pourrions le faire plus rapidement. Du côté américain, nous pourrions le faire plus rapidement, et je pense qu'il serait judicieux que ces dates soient encore avancées. Je ne sais pas si cela va se produire, mais cela a fait l'objet d'un dialogue", a-t-il déclaré, faisant référence à sa rencontre avec son homologue européen.
Contacté, un porte-parole de la Commission européenne n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire. Dan Jorgensen a déclaré jeudi qu'il était inacceptable que l'UE continue d'importer de l'énergie russe, mais que l'élimination progressive d'ici 2028 était ambitieuse, quand bien même elle permettrait aux vingt-sept États membres de l'UE d'éviter des hausses des prix de l'énergie ou des pénuries d'approvisionnement.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré cette semaine que les Vingt-Sept envisageaient une suppression accélérée des combustibles russes dans le cadre de nouvelles sanctions contre Moscou, sans préciser comment Bruxelles s'y prendrait. Selon les chiffres de l'UE, l'Europe devrait acheter environ 13% de son gaz à la Russie cette année, contre environ 45% avant l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie en 2022.
"Plus vite nous agissons, plus vite vous mettrez la pression sur la Russie", a déclaré Chris Wright.