Christopher Guérin (Nexans) affirme que le monde entre "dans les Trente Glorieuses de l'électricité"

A cause de l'électrification de nos usages, les besoins en électricité vont bondir dans les prochaines années. Les entreprises du secteur se frottent déjà les mains. Nexans, fabricant de câbles électriques, a déjà doublé son bénéfice en 2021, à 164 millions d'euros contre 78 millions un an plus tôt.
L'entreprise dont les câbles sont utilisés dans de multiples domaines, des télécoms à l'alimentation en électricité, avait annoncé en février 2021 un recentrage sur ses activités d'électrification au terme de son plan de transformation 2019-2021 "qui a dépassé ses objectifs de rentabilité et de génération de trésorerie", assure le directeur général du groupe Christopher Guérin.
"Nous allons entrer dans les Trente Glorieuses de l’électricité, affirme-t-il, invité de Good Morning Business ce mercredi. Il va y avoir un hypercycle d'investissements dans l'électrification, équivalent à ce qu'il s'est passé entre 1900 et 1920, et entre 1950 et 1970."
Nexans a construit un navire pour poser les câbles d'énergie sous-marins, bientôt en route pour les Etats-Unis, et a investi "plus de 500 millions d'euros pour augmenter ses capacités, notamment sur tout ce qui est interconnexions sous-marine et réseaux haute tension".
Tensions sur l'approvisionnement en matières premières
Mais "tous les pays investissent en même temps" sur ces technologies. Les besoins sont les mêmes aux quatre coins du globe pour basculer du pétrole vers les énergies décarbonnées et électrifier les usages, notamment sur les voitures.
"Dans les dix prochaines années, la première problématique sera celle de l'accès aux matières premières", rapporte Chirstopher Guérin. La demande de cuivre pour fabriquer les câbles explose, tout comme son prix. Mais cette envolée des coûts ne pèse pas sur les comptes des entreprises du secteur qui répercutent ces hausses sur les clients.
"On ne maîtrise pas le prix du métal. Depuis 1994, tout le secteur passe 100% du coût au client. On ne fait pas de marge, c'est transparent. Nous ne sommes pas vendeurs de cuivre, mais de câbles", conclut le directeur général de Nexans.