Cette société japonaise transforme le textile usagé en carburant

Selon Jeplan, 1 tonne de vieux vêtements permettrait de produire 700 litres d'éthanol. (image d'illustration) - AFP
Les vêtements usagés ont plusieurs vies. Ils peuvent être portés une seconde fois, générer de l'énergie ou encore isoler des bâtiments. À condition toutefois d'être recyclés. "Dans tous les pays, seuls 10% des vêtements sont réutilisés" affirme à nos confrères de Bloomberg Masaki Takao, l'un des deux co-fondateurs de Jeplan. Depuis 2008, cette société tisse de nombreux partenariats pour récupérer les habits délaissés par les consommateurs japonais. L'entreprise s'est notamment rapprochée de Ryohin Keikaku, le propriétaire de Muji, une chaîne d'équipement de la maison, pour déployer 2.100 points de collecte, répartis dans les magasins de l'enseigne et au sein des grands centres commerciaux de l'archipel. Plus le volume de vêtements collectés par Jeplan est important, plus les installations de la société produisent du carburant et des fibres recyclées.
Du carburant issu des fibres de coton recyclées
Selon Michihiko Iwamoto et Masaki Takao, les deux fondateurs de Jeplan, une tonne de vêtements collectée permet de produire 700 litres d'éthanol. Et ainsi épargner les terres cultivables qui auraient fourni betterave ou canne à sucre pour fabriquer ce biocarburant.

Si les deux hommes ne détaillent pas le procédé industriel qu'ils ont mis au point pour obtenir ce combustible, ils précisent cependant que l'éthanol est obtenu à partir des fibres de coton extraites des vêtements.
De nouveaux défis
En marge de la production d'éthanol, les deux ingénieurs se sont également lancés dans le recyclage des fibres de polyester. Ce dérivé du pétrole, peu cher, est utilisé dans environ 60% de la production mondiale de textile. Ses propriétés permettant de rendre les articles plus résistants et ainsi d'accroître leur longévité.
Michihiko Iwamoto et Masaki Takao ont donc mis au point une technique, reposant sur plusieurs cycles de distillation et de vaporisation afin d'extraire ces fibres du cœur des habits collectés. Selon les deux ingénieurs, ce processus génère moitié moins de dioxyde de carbone que ce qui est émis lors de la fabrication initiale de cette fibre synthétique.
Afin de traiter toujours plus de textiles usagés, une importante usine est en cours de construction sur l'île de Kyushu sud. Elle pourra traiter jusqu'à 2.000 tonnes de vêtements par an.