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Energie

Ce que coûtent les illuminations de Noël aux municipalités

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La plupart des grandes villes françaises investissent des centaines de milliers d'euros chaque année pour illuminer leurs rues à l'approche des fêtes. L'utilisation de LED toujours moins gourmandes en énergie a néanmoins permis d'alléger la facture.

Aux quatre coins de l’Hexagone, leur scintillement a donné le coup d’envoi de la période des fêtes. Depuis quelques jours et comme chaque année en décembre, les rues des villes françaises se parent de guirlandes lumineuses pour plonger les habitants dans l’ambiance de Noël. Une animation au coût non négligeable pour les municipalités qui sont tout de même parvenues, pour la plupart, à réaliser des économies ces dernières années.

A Strasbourg, capitale de Noël, le budget fonctionnement 2021 des illuminations des voies publiques est évalué à 512.000 euros. Il comprend la pose et la dépose des décors, l’entretien, la maintenance et le stockage. L’investissement pour le renouvellement des décors et les contrôles et mises aux normes des suspensions de Noël est quant à lui de 110.000 euros. Soit un coût global de 2,24 euros par habitant (hors coût consommation). Ces montants tiennent compte du coût de la main-d’œuvre, l’essentiel de ces opérations étant le plus souvent confié à des prestataires extérieurs dans les grandes villes.

Reims ne lésine pas non plus sur les moyens pour en mettre plein les yeux à ses habitants. La ville a investi 780.000 euros pour illuminer ses rues (4,20 euros par habitant) et assure que "la démarche d’optimisation des achats, couplée à un choix de décors cohérents, a permis d’augmenter le nombre de décorations installées tout en maintenant le budget afférent".

"On essaye de tomber sur la bonne affaire"

De son côté, Nantes a déboursé 500.000 euros (1,60 euro par habitant) pour installer ses décorations louées à la société Groupe Leblanc tandis que le branchement, la pose et la dépose sont assurés par Eiffage Energie. Comme beaucoup d’autres villes, la cité des Ducs de Bretagne apporte également son soutien financier aux associations de commerçants pour leur permettre d’animer leurs façades. Cette année, elle a accordé 155.000 euros de subventions à l’Union Nantaise du Commerce de Détail.

En Normandie, Rouen consacre 171.800 euros à l’achat, l’installation, l’entretien et le démontage de ses guirlandes lumineuses (1,60 euro par habitant). A une quarantaine de kilomètres de là, la petite commune des Grandes-Ventes n’a évidemment pas les mêmes capacités financières que les grandes villes ou villes de taille moyenne. Alors, la municipalité traque les bonnes affaires.

"Les budgets n’étant pas élastiques, on est obligés d’aller vers le système D. On essaye de tomber sur la bonne affaire, on est toute l’année sur les décos de Noël", explique Edwige Prévost, adjointe au maire en charge de l’animation.

Cette année, Les Grandes-Ventes auront tout de même dépensé entre 6000 et 8000 euros pour habiller ses rues de lumières.

Une consommation en baisse

Par le passé, les illuminations de Noël ont régulièrement fait l’objet de critiques, en particulier de la part d’ONG environnementales dénonçant un gaspillage énergétique. Conscientes du problème, plusieurs villes ont pris des mesures en avançant par exemple l’heure de l’extinction des feux. Mais la vraie révolution des dernières années pour faire rayonner les rues à l’approche des fêtes avec plus de sobriété a été l’utilisation des LED, bien moins gourmandes en énergie.

"Depuis plusieurs années, dans un souci d’économie d’énergie, l’ensemble des illuminations du centre-ville est équipé de diodes électroluminescentes", indique-t-on à la mairie de Nantes.

Aujourd’hui, la puissance installée par la municipalité nantaise pour célébrer les fêtes de fin de d’année est de 28,5kW contre 45kW en 2019. Et la consommation d’électricité est attendue en baisse, à 11.542 kWh, contre 18.230 kWh deux ans auparavant. Soit une dépense énergétique évaluée à 1730 euros (0,15€/kWh), contre 2733 euros en 2019.

Même chose à Strasbourg où la facture énergétique liée aux décorations de Noël est estimée à 6000 euros.

"La Ville a engagé depuis 2010 un programme de remplacement des décors énergivores, avec l’achat d’équipements à très faible consommation. Le parc est désormais entièrement en LED. Les illuminations sont éteintes en milieu de nuit (sauf exception pour raison technique ou de sécurité). Cela explique que les consommations d’énergie liées aux illuminations de Noël sont faibles", explique la municipalité de capitale alsacienne.

Reims dont la facture énergétique est évaluée à 7000 euros est quant à elle passée au 100% LED en 2015. Et la récente flambée des prix de l’électricité n’inquiète pas vraiment la municipalité qui dispose d’un contrat à tarif fixe avec EDF Collectivités, tout comme la mairie de Strasbourg. "Le contrat d’électricité de la Ville de Strasbourg est à prix fixe, de l’ordre de 0,15€ TTC/kWh. Il n’y a donc pas d’augmentation de prévue pour les prix de l’énergie, hormis une éventuelle augmentation des taxes", indique-t-elle.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco