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Carburant: les stations-service de la grande distribution et d'Esso aussi touchées par des ruptures

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Certains groupes de grande distribution doivent revoir leur approvisionnement en carburant face aux grèves qui touchent les raffineries françaises et notamment celles de TotalEnergies. Les importations constituent une alternative.

C'est tout un réseau de distribution de carburant qui est impacté par les mouvements de grève au sein des raffineries françaises. En tout, cinq sites sont à l'arrêt depuis plusieurs jours en raison de blocages décidés par des organisations syndicales qui réclament des hausses de salaires à la mesure de l'inflation. Du côté de TotalEnergies qui recense trois raffineries touchées, ces revendications sont notamment motivées par les bénéfices conséquents enregistrés par le géant pétrolier en 2022 grâce à la flambée des prix à la pompe.

Les deux raffineries d'Esso, de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), sont quant à elles arrêtées depuis le 26 septembre après l'échec de négocations annuelles anticipées à la demande d'organisations syndicales. La direction n'est pas parvenue à recueillir auprès de deux d'entre elles, la validation de son offre de revalorisation salariale de 6,5% assortie d'une prime de 3000 euros sur l'année 2023.

Une perte de production compensée pour le raffineur Esso

La situation n'est pas sans aggraver les perturbations sur l'offre de carburant, déjà sous tension suite aux ristournes cumulées du gouvernement et de TotalEnergies. D'une valeur totale de 50 centimes par litre depuis le 1er septembre et jusqu'au 31 octobre, elles permettent d'afficher un prix particulièrement attractif qui entraîne une véritable ruée dans les stations de la compagnie française.

Le problème est similaire pour Esso qui, même si elle ne propose pas de réduction, affiche habituellement des tarifs compétitifs.

On a mis en place une cellule de crise et on a des leviers pour assurer l'approvisionnement logistique, notamment des moyens pour importer des produits finis, assure-t-on en interne. Il y a eu des achats des précaution avec la remise de l'Etat mais la perte de nos productions est aujourd'hui compensée par les importations."

Recours aux importations

Le problème est que ces raffineries ne fournissent pas uniquement leur propre réseau de stations-essence mais également les sites des grandes et moyennes surfaces comme Leclerc, Système U ou encore Casino. Michel-Edouard Leclerc souhaitait à ce titre que son entreprise bénéficie également de la ristourne mise en place par TotalEnergies auprès de qui elle achetait son carburant.

"Nos stations service sont logées à la même enseigne que toutes les autres avec parfois du retard de livraison mais globalement les points de vente sont approvisionnés", explique Intermarché, qui n'est pas en mesure de communiquer des données au niveau national.

Dans le Pas-de-Calais, à Méricourt, la direction de l'Intermarché local a choisi de n'ouvrir sa station que la nuit pour éviter la cohue.

Toujours est-il que ces acteurs de la grande distribution sont également contraints de trouver des alternatives pour prévenir les risques de rupture sur leurs sites. "Ils doivent avoir recours, comme le reste du marché, aux importations", estime l'Union française des industries pétrolières Energies et Mobilités (Ufip EM) qui ajoute que les raffineurs ont également du stock à disposition.

Timothée Talbi