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"C'était ça ou l'arrêt": Emmanuel Macron justifie la vente des turbines à General Electric en 2015

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Alors que les turbines Arabelle, cédées à General Electric en 2015, reviennent sous le giron français, Emmanuel Macron est revenu sur les raisons de cette vente que certains lui repprochent. Il était alors ministre de l'Economie.

"C'était ça ou l'arrêt": Emmanuel Macron s'est longuement justifié jeudi au sujet de la vente en 2015 à l'américain General Electric de l'usine d'Alstom à Belfort, qui produit les turbines Arabelle équipant les centrales nucléaires, plaidant aussi "le choix d'une entreprise privée".

Alors que ce site stratégique va retrouver le pavillon français, avec le rachat par EDF officialisé jeudi, le chef de l'État est revenu devant des salariés de l'usine sur les conditions qui ont présidé à la cession des activités, enclenchée quand Emmanuel Macron était secrétaire général adjoint de l'Élysée (2012-2014) et parachevée lorsqu'il était ministre de l'Économie (2014-2016).

"J'étais collaborateur (de François Hollande) à l'époque", a rappelé le président, "et ce n'était pas l'État qui était à la tête d'Alstom".

"Compte tenu de son histoire, sa structure capitalistique, son emprise, l'État avait à en connaître, y compris aussi parce qu'il peut bloquer certains types d'investissements (jugés comme stratégiques, NDLR). Mais d'abord, c'était le choix d'une entreprise privée", a martelé Emmanuel Macron.

Soulignant que le ministre de l'Économie de l'époque, Arnaud Montebourg, avait été mis au courant de la transaction "très tard", alors que "les documents étaient signés", Emmanuel Macron a insisté sur la volonté du gouvernement d'alors de trouver des "alternatives", sans succès.

"A la fin des fins, malgré tout cela, avec une certaine amertume, l'opération s'est faite", a-t-il relevé.

Une vente qui a "évité" à Alstom "de s"effondrer"

"Quand je suis venu quand j'étais ministre", en 2015, "ce n'était pas une période facile", a encore fait valoir Emmanuel Macron. "C'était ça ou l'arrêt. J'ai défendu que c'était mieux que la suppression complète des activités ou le choix de désinvestir. C'est la vie industrielle", a-t-il poursuivi.

Le chef de l'État a aussi argué que la vente de la branche énergie avait "évité" à Alstom "de s'effondrer", et avait même permis au groupe de "devenir un grand champion du transport".

"Cette aventure n'aurait pas été possible s'il n'y avait pas eu à ce moment-là ce qui était quasiment un sauvetage", a mis en avant M. Macron, affirmant que "la viabilité" du groupe français était à l'époque mise en péril.

Face aux critiques, Emmanuel Macron a aussi reçu l'appui de l'ancien ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement, présent à ses côtés jeudi. Ce chantre du souverainisme, maire de Belfort pendant 20 ans, a lui aussi rembobiné le fil de l'histoire, estimant que l'on faisait "parfois un procès un peu injuste" à Emmanuel Macron qui n'était "pas ministre" lorsque les opérations s'étaient mises en place.

P.D. avec AFP