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Energie

L'Etat pousse EDF à racheter les activités nucléaires de General Electric

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Le rachat des activités nucléaires de l'Américain General Electric par EDF est en bonne voie. L'Etat, principal actionnaire de l'énergéticien français pousse le dossier. L'enjeu: faire revenir cette activité stratégique sous le giron français.

L'annonce est tombée mercredi: EDF est entré en discussion avec General Eletric (GE) pour racheter les activités nucléaires du groupe américain. Dans la foulée, l'énergéticien français tempère: "il n'y a aucune certitude quant à l'aboutissement de ces travaux". Même réaction du côté de GE.

Le dossier est politique, stratégique et industriel. C'est pourquoi l'Etat, principal actionnaire d'EDF, pousserait pour mener à bien cet accord. Le nucléaire est une activité très stratégique pour la France, mais depuis 2015, les turbines Arabelle sont passées sous pavillon américain après le rachat de la branche énergie du Français Alstom par General Electric.

L'Etat tord le bras d'EDF

Un rachat finalisé par Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, considéré comme l'une des décisions industrielles les plus nuisibles de ces dernières décennies

"Tout ce qui permet de renforcer une filière nucléaire, qui depuis des années a été affaiblie, soit par la contestation du nucléaire soit par les difficultés de recrutement, est une bonne nouvelle", salue Bruno Le Maire, invité jeudi sur franceinfo.

Il faut "restaurer la capacité et la puissance de la filière du nucléaire en France" et le "rachat des turbines Arabelle s'inscrit dans cette stratégie", affirme le ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance.

General Electric tente de se séparer de sa branche énergie Steam Power depuis quelques années. Et l'Etat entend bien la faire revenir sous le giron français. Mais EDF n'a pas l'air convaincu à un moment où le groupe français est plombé par une dette abyssale de 42 milliards de dollars.

"C'est le bon moment pour investir car les taux d'intérêts sont bas, ça vaut pour EDF comme pour l'Etat", rétorque Bruno Le Maire.

Garantir l'indépendance de la France

Pour le ministre de l'Economie, l'enjeu de ce rachat est d'accélerer la décarbonation et de garantir l'indépendance de la France.

"On va avoir besoin d'électricité pour les voitures électriques, pour faire fonctionner les usines d'électrolyse qui produiront de l'hydrogène vert... On en aura besoin partout. Si nous n'avons pas d'électricité décarbonnée issue du nucléaire, on fait comment? On met des éoliennes partout? On l'importe de l'étranger?", insiste Bruno Le Maire.

"Je crois qu'avoir une filière nucléaire indépendante, solide, y compris avec les turbines Arabelle intégrées dans EDF, c'est la meilleure garantie d'indépendance et de rapidité de la décarbonation de notre économie", conclut le ministre de l'Economie.

Pauline Dumonteil