Alstom se renforce dans l'hydrogène avec le rachat d'une pépite française

Alstom rachète une pépite spécialiste des piles à combustible. - Jean-Sébastien Evrard - AFP
Basée à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), Helion Hydrogen Power est une petite structure d'une trentaine de personnes, dont les activités couvrent, selon Alstom, l'ensemble de la chaîne de valeur des piles à combustible à forte puissance (lesquelles permettent d'assembler de l'hydrogène et de l'oxygène pour générer de l'électricité).
Elle se concentre aujourd'hui essentiellement sur les marchés de l'énergie et du transport, en France et à l'international. Helion Hydrogen Power a participé à plus de 100 projets et une trentaine de ses solutions sont en exploitation à travers le monde.
"Cet achat s'inscrit dans la stratégie du groupe Alstom visant à étendre et à compléter ses expertises en matière de mobilité durable et intelligente", a commenté le président du groupe pour la France, Jean-Baptiste Eyméoud, qui parle de "pépite".
Pionnier du train à hydrogène
Aucun montant n'a été communiqué pour le rachat à Areva Energies Renouvelables de 100% de l'entreprise, finalisé ce jeudi. Helion Hydrogen Power (officiellement Areva Stockage d'Energie) va être rebaptisée Alstom Hydrogène S.A.S., a précisé le constructeur ferroviaire.
Rappelons qu'Alstom est un l'un des pionniers du train à hydrogène. Il a déjà reçu des commandes fermes pour 41 trains régionaux à hydrogène en Allemagne, qui doivent entrer en service commercial à partir de 2022.
Le constructeur ferroviaire français a annoncé par ailleurs avoir remporté un premier contrat de 160 millions d'euros en Italie pour fournir six trains régionaux à hydrogène destinés à la région de Milan.
Premiers contrats en Allemagne et en Italie
Il s'agit de proposer une alternative aux trains diesel sur les lignes non électrifiées. En France, le gouvernement a prévu 7 milliards d'euros pour le développement de la filière hydrogène jusqu'en 2030.
Quatre régions sont intéressées par l'achat de 14 rames pour commencer, mais les discussions avec Alstom et la SNCF ont pris du retard et les premiers prototypes ne devraient pas circuler avant 2023. La SNCF, longtemps réticente, a fini par se convertir à l'hydrogène, désormais considéré comme une bonne option pour remplacer le diesel.
Garantis "à zéro émission", les trains à hydrogène émettent uniquement de la vapeur d'eau et de l'eau condensée.
Par le mélange de l'hydrogène embarqué à bord et de l'oxygène présent dans l'air ambiant, une pile à combustible installée dans la toiture produit l'électricité nécessaire à la traction de la rame. Des batteries permettent en outre de stocker l'énergie récupérée pendant le freinage, qui est réutilisée dans les phases d'accélération.
Un autre rachat dans les systèmes de freinage
Alstom a annoncé vendredi le rachat de la société Flertex, spécialisée dans la conception et la fabrication de garnitures et semelles de freins.
Basée à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et Saint-Florentin (Yonne), Flertex emploie selon un communiqué d'Alstom quelque 120 salariés et a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 16 millions d'euros. Plus de la moitié de son activité concerne le ferroviaire.
L'entreprise a pour grands clients, selon son site, les constructeurs Alstom, Bombardier (racheté par Alstom), CAF et Talgo, mais aussi la SNCF, la RATP, les chemins de fer belges SNCB et autrichiens ÖBB.
Elle dit servir plus généralement "un large éventail d'applications allant du VTT au TGV, en passant par le sport automobile, la moto, le métro, l'aéronautique civil ou militaire, les éoliennes et diverses applications industrielles".
Flertex travaille notamment, selon Alstom, à l'augmentation des performances de freinage, la réduction des bruits et la diminution des émissions de particules fines dans l'atmosphère.
Son rachat "vient compléter et renforcer le savoir-faire d'Alstom sur le système frein qui est un élément clé des performances techniques globales des trains", a relevé le groupe. Aucun montant n'a été communiqué pour l'opération.