Energie: Roland Lescure indique que plus de 400 entreprises ont sollicité l'aide de l'Etat

Dans une interview au Figaro, le ministre délégué en charge de l'Industrie a évoqué la situation des entreprises ayant fait appel à l'Etat pour les soutenir face à la flambée des prix de l'énergie.

Le guichet gouvernemental d'aide aux entreprises commence peut-être à enfin rencontrer son public. Durant les premières semaines ayant suivi sa mise en place au printemps, le dispositif était décrié en raison de sa complexité qui limitait son écho auprès des acteurs économiques ciblés: les entreprises énergivores exposées à une flambée de leurs factures d'énergie. Depuis, le système a été simplifié avec des critères un peu plus élargis et Roland Lescure revendique la sollicitation de quelque 400 entreprises dans les colonnes du Figaro, après l'avoir évoqué sur RMC.

"Les entreprises affectées baissent leur production, ont recours à de l’activité partielle ou font face à des difficultés de financement, indique le ministre délégué en charge de l'Industrie, qui rappelle que l'Etat supporte plus de la moitié de la facture. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, car toutes les entreprises sont affectées aujourd’hui, à des degrés divers."

Dans un contexte de crise énergétique, Roland Lescure prône ainsi une relocalisation de la production énergétique sur le sol français dans le sillage des deux projets de loi phare de l'automne à ce sujet sur l'accélération du nucléaire d'une part et des énergies renouvelables d'autre part. "Cela permettra de protéger dans la durée les entreprises et les ménages, et de réduire notre dépendance à l’encontre des pays producteurs d’énergies fossiles", ajoute-t-il.

Une enveloppe totale de 13 milliards d'euros

Le ministre a aussi été interrogé sur les moyens alloués outre-Rhin pour soutenir les entreprises à côté desquels ceux débloqués en France peuvent paraître dérisoire. "Il faut vraiment relativiser ce montant de 200 milliards d’euros, qui, d’ailleurs, ne porte pas uniquement sur le soutien aux entreprises, a-t-il rappelé. D’autant que, pour l’instant, rien n’est versé aux entreprises en Allemagne. Le gouvernement allemand négocie encore avec Bruxelles ce dispositif d’aides, qui n’a pas été validé. Et si l’Allemagne obtient des assouplissements, nous les appliquerons également."

L'occasion de rappeler les récentes mesures développés comme le relèvement du volume de l'Arenh (Accès Régulé à l'Electricité Nucléaire Historique) qui accroît la possibilité de jouir de tarifs bon marché ainsi que les 13 milliards d'aides aux entreprises mis sur la table. Cependant, Roland Lescure a insisté dans ce cadre sur la fin du "quoiqu'il en coûte" qui avait régné pendant la pandémie.

"Il y a des entreprises qui, malheureusement, vont mal indépendamment de la crise énergétique, et risquent sans doute de disparaître. Il y a des entreprises qui vont bien, mais doivent juste gérer cette envolée de la facture énergétique: ce sont ces entreprises que nous sommes prêts à aider", explique-t-il, citant l'exemple du verrier Duralex qui bénéficie d'un prêt bonifié de 15 millions d'euros grâce à sa bonne santé économique structurelle.

Timothée Talbi