Suspension de la production de Duralex: "Une sensation de frustration et de déception"

"Notre facture (de gaz et d'électricité) est passée de 3 à 13 millions d'euros par an, soit 46% de notre chiffre d'affaires". Le constat de José-Luis Llacuna, le PDG de Duralex, fait ce mercredi sur le plateau de Good Morning Business, est sans appel.
Asphyxiée par cette flambée de l'énergie, la célèbre verrerie a comme prévu mis son four en veille pour cinq mois (jusqu'au 1er avril) et a placé l'ensemble de ses salariés en chômage partiel pour préserver ses finances.
"C'est d'autant plus frustrant que la société va finir l'année avec 40% de progression de son chiffre d'affaires. Imaginez la sensation de frustration, de déception, d'angoisse que génère une situation de ce genre", se désole le PDG. "Ce sont 10 millions d'euros qui ne seront pas mis sur la marque, sur les investissements..."
"Je veux un mécanisme simple et exécuté rapidement"
Pendant les cinq mois de fermeture, les salariés seront placés en chômage partiel et recevront 95% de leur salaire net. Grâce au dispositif "APLD (activité partielle de longue durée) de l'Etat, 70% du salaire sera pris en charge par l'Etat", précise le dirigeant.
Pour autant, José-Luis Llacuna est très critique vis-à-vis des dispositifs de soutien mis en place par le gouvernement. "On a eu le plan de résilience mis en place en février, ce plan a été très lent dans son exécution et très compliqué. On commence à toucher l'argent, à peu près 800.000 euros cette année, c'est pas suffisant".
Quant au nouveau plan simplifié et élargi, le dirigeant salue "la vraie volonté d'aider les petites entreprises mais je veux un mécanisme précis, simple à comprendre et qui soit exécuté le plus rapidement possible. Les sociétés en difficulté le sont aujourd'hui pas dans cinq mois".
Duralex a néanmoins un atout à jouer pendant cette période "triste", son stock. "On va continuer à vendre, l'activité commerciale va continuer, ça c'est la bonne nouvelle pour Duralex, sinon on serait ici pour parler d'autre chose", souligne José-Luis Llacuna.
La célèbre verrerie avait été rachetée in extremis en janvier 2021, après avoir été placée en redressement judiciaire quelques mois auparavant, par International Cookware (Pyrex), devenu la Maison Française du Verre en début d'année.
Créée en 1945 par Saint-Gobain, la verrerie de la banlieue d'Orléans emploie 250 salariés et a réalisé en 2021 un chiffre d'affaires de 23,4 millions d'euros.