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"Encore mieux que les Tesla en France": Emmanuel Macron visite un des territoires les plus pauvres de France pour saluer les investissements récents

Le président Emmanuel Macron à Ligny-en-Barrois, dans la Meuse, le 19 mai 2025

Le président Emmanuel Macron à Ligny-en-Barrois, dans la Meuse, le 19 mai 2025 - Jean-Christophe VERHAEGEN © 2019 AFP

Lors d'une visite à Douai, le président visite une giga-usine de batteries, concrétisation d'investissements annoncés lors d'un précédent sommet Choose France. L'occasion de mettre en avant son bilan dans le domaine de l'industrie et de l'emploi.

Emmanuel Macron, déterminé à défendre son bilan à deux ans de la fin de son mandat, se rend mardi dans une usine de batteries flambant neuve à Douai, symbole du renouveau industriel du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, un territoire parmi les plus pauvres de France où beaucoup reste à faire.

"Le président va d'abord dire merci et bravo (..) et il faut continuer parce qu'on a encore des défis à relever sur certains indicateurs économiques et sociaux(..) Il y a encore beaucoup de travail", résume un conseiller du chef de l'Etat.

Emmanuel Macron est attendu sur le site du fabricant sino-japonais de batteries AESC de Douai (Nord) à 10H45, avant d'inaugurer la maison France services de Wallers (Nord) à 12H20. Il se rendra ensuite à Rome pour un entretien avec la cheffe du gouvernement italien Georgia Meloni.

1,3 milliard d'euros engagés dans la valorisation du territoire

Depuis son arrivée à l'Elysée en 2017, 1,3 milliard d'euros ont été engagés dans la valorisation de ce territoire de 1,2 million d'habitants, des transports à l'économie et la santé, indique la présidence.

L'Engagement pour le Renouveau du Bassin Minier, un vaste plan sur 10 ans, signé par l'Etat en 2017, prévoyait la rénovation de 23.000 logements énergivores sur 35 cités minières. A ce jour, 15.500 ont été refaits à neuf et 10.000 sont en chantier, soit un budget de 124 millions d'euros, supérieur aux 100 millions initialement annoncés.

En février 2022, Emmanuel Macron, qui entretenait encore le suspense quant à sa candidature pour un second mandat, était venu à Lievain (Nord) pour annoncer 100 millions d'euros supplémentaires pour la rénovation des espaces publics du bassin. A ce stade, 63,5 millions d'euros ont été engagés.

Côté industiel, 2.200 emplois ont été créés entre 2022 et 2024, rompant avec des décennies de destructions de postes, grâce notamment à l'émergence d'un pôle de batteries pour voitures électriques dans le nord de la France, indique l'Elysée. Mais si le nombre de demandeurs d'emplois a chuté de 19% depuis 2017, le taux de pauvreté reste à un niveau de 21%, soit six points de plus que la moyenne nationale.

A Douai, le chef de l'Etat entend valoriser un investissement de 1,3 milliard d'euros, dont des aides publiques françaises et européennes, annoncé lors d'un de ses sommets Choose France, en 2021.

"Engagement tenu, trois ans plus tard l'usine est sortie de terre, elle produit des batteries", se félicite l'Elysée.

La "gigafactory", qui compte 650 salariés, doit annoncer mardi le recrutement de 350 personnes supplémentaires d'ici fin 2025, précise l'Elysée.

Un fabricant qui équipe en batteries lithium-ion Renault

Le fabricant de batteries a été choisi en 2021 par Renault pour fournir les batteries lithium-ion de sa nouvelle plateforme de véhicules électriques à Douai. Le site a déjà commencé à livrer des batteries au constructeur, pour sa nouvelle Renault 5, et aura le potentiel d'équiper jusqu'à 200.000 véhicules électriques par an.

"La Renault 5 est un très beau succès commercial, encore mieux que les Tesla, aujourd'hui en France", pointe un conseiller en référence à la marque d'Elon Musk.

"L'objectif de cette visite c'est de saluer ces investissements (...) et de convaincre que le site a du potentiel, de pouvoir aller plus loin", esquisse l'Elysée.

Le chef de l'Etat, en retrait de la gouvernance du pays après la dissolution de l'Assemblée en juin 2024, est revenu sur le devant de la scène intérieure depuis le début de l'année au point d'éclipser son Premier ministre François Bayrou, privé de majorité. Faute de pouvoir se représenter en 2027, après deux mandats successifs, il est aussi prompt à valoriser son bilan alors que la bataille pour sa succession est déjà engagée dans son camp comme à droite. Il a renoué avec les visites de terrain dès janvier, déjà dans les Hauts-de-France, où il était venu faire le point sur le développement d'un autre territoire sinistré, en Sambre-Avesnois-Thiérache, entre Nord et Aisne.

ML avec AFP