Elle devait être exceptionnelle mais "elle n'a aucun sens": le chef de la Fédération bancaire française fustige la surtaxe sur l'impôt sur les sociétés

La surtaxe sur l'impôt sur les sociétés était présentée comme une mesure exceptionnelle. - Jean-Sebastien Evrard / AFP
Le président de la Fédération bancaire française (FBF) Daniel Baal s'est prononcé contre le maintien de la surtaxe sur l'impôt sur les sociétés mise en place cette année, dans une interview publiée dans le quotidien économique Les Echos daté de mardi.
Cette surtaxe, présentée l'an dernier comme exceptionnelle mais que le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu imaginait reconduire pour boucler le prochain budget, est une taxe "sur le 'Made In France'. Elle n'a aucun sens!", a souligné Daniel Baal.
Il faut dire que le groupe qu'il préside, le Crédit Mutuel, s'est vu présenté cette année une facture 400 millions d'euros à ce titre.
Le Crédit Mutuel, comme le Crédit Agricole (330 millions d'euros), l'entité commune aux Banques populaires et aux Caisses d'épargne (BPCE, 140 millions d'euros) et la Banque postale (130 millions d'euros au premier semestre), s'acquittent de l'essentiel de la contribution des banques françaises, dont le total avoisinerait le milliard d'euros, selon Daniel Baal.
BNP Paribas ne versera en revanche que quelques dizaines de millions d'euros, précisait en février le directeur général délégué de BNP Paribas Thierry Laborde. L'impact pour la Société Générale est "limité", indiquait en février le directeur général de la banque Slawomir Krupa.
Malgré leur taille, ces deux géants bancaires affichent un solde créditeur d'impôt sur les sociétés l'an dernier en France, selon leur dernier rapport annuel.
Le président de la FBF a dans le même temps invité les pouvoirs publics à encourager les banques "à créer davantage de richesse pour que nous puissions la partager, y compris avec l'État".
Balayant toute inquiétude des banques françaises "pour elles-mêmes" face à l'incertitude politique, le dirigeant a fustigé "des largesses budgétaires de l'État depuis plus de 50 ans" et la "dissolution ratée" décidée par le Président de la république Emmanuel Macron en juin 2024.