Elles paient plus d'impôt que leur poids économique: les grandes entreprises françaises pèsent 13% du PIB mais 19% des impôts acquittés par les sociétés

La surtaxe de l'impôt sur les sociétés va plus que doubler - -
Combien d'impôts payent vraiment les grandes entreprises en France? Alors que le prochain budget pour 2026 pourrait les mettre davantage à contribution au redressement des finances publiques de l'Etat, l'association française des entreprises privées (Afep) a chiffré l'apport des grands groupes, dans le cadre de la 10e édition de son enquête sur leur contribution économique et fiscale, dévoilée par les Echos.
On y apprend qu'en 2024, les 117 membres de cette organisation, qui rassemble presque la totalité du CAC 40, ont représenté 13% du PIB marchand français, soit 272 milliards d'euros.
Parmi ces 272 milliards d'euros de valeur ajoutée apportée à l'économie française, 60% sont dirigés vers les salariés, ce qui représente pas moins de 164 milliards d'euros en incluant les charges patronales. 20% sont dédiés à l'investissement, soit 54 milliards d'euros, 15% sont restitués à l'Etat notamment via l'impôt de production ou l'impôt sur les sociétés (IS).
Vers une hausse des prélèvements obligatoires?
En tout, les grands groupes français se sont acquittés de 85,1 milliards d'euros de prélèvements obligatoires en 2024, correspondant aux cotisations patronales, impôts et taxes versés à l'Etat, aux collectivités locles et à la sécurité sociale. Soit 19% des impôts et taxes payées par l'ensemble des entreprises dans l'Hexagone.
Sans surprise, c'est le travail qui pèse le plus dans la fiscalité des grandes entreprises: 53,6 milliards d'euros, ce qui représente 19% des cotisations sociales et taxes assises sur les salaires. Suivent ensuite les bénéfices, taxés à hauteur de 12,4 milliards d'euros, soit 18% de l'IS français. 6,5 milliards d'euros sont aussi ponctionnés sur la production, ce qui représente 17% des impôts fonciers, de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S).
Alors que les entreprises devraient être mises encore davantage à contribution l'année prochaine, l'AFEP estime qu'en 2025, le montant des prélèvements obligatoires acquittés par les grands groupes augmente de 10%.