BFM Business
Economie et Social

Impôts de production : Patrick Martin dénonce un Etat qui "renie sa parole"

placeholder video
Le patron du MEDEF veut obtenir la fin de la CVAE promise par Bruno Le Maire, malgré les difficultés budgétaires actuelles.

"Un bémol". Le président du MEDEF, Patrick Martin, regrette la prudence du gouvernement sur la suppression de la CVAE. La Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises devrait être supprimée progressivement, mais le projet de loi de finances pour 2025 reporte de 3 ans sa suppression définitive, initialement prévue pour 2027.

"Cela fait quatre fois que l'Etat renie sa parole sur la CVAE. Un impôt dont même le Conseil d'Analyse Economique estime qu'il est stupide", a répété le représentant.

Le dialogue avec Bercy n'est pas fructueux sur ce sujet, selon lui, alors que la compétition fiscale avec les Etats-Unis, notamment, s'annonce féroce avec le retour de Donald Trump, qui promet un impôt sur les sociétés à 15%.

"Je n'ai eu aucune assurance là-dessus, alors que tout le monde convient que ces impôts de production sont une ânerie. Quand je vois l'argent qui n'est pas économisé sur d'autres postes, je me dis qu'en terme de quantum pour les entreprises, c'est un mauvais signal."

"Demandeur" d'une réforme des charges

Le syndicaliste passe en revanche rapidement sur les concessions offertes par le gouvernement sur les allègements de charges pour les entreprises - 80 milliards de manque à gagner par an pour l'Etat. Eric Lombard a décidé de garder un PLF 2025 qui les réduit d'1,6 milliard d'euros, contre 4 milliards proposés par Michel Barnier.

"Je propose qu'on rouvre le sujet des allègements de charges, pour remettre de la rationalité dans ce dispositif complexe. Il faut qu'on évite des effets de seuil. Nous étions demandeurs."

Patrick Martin cite le rapport Bozio-Wasmer, commandé par Elisabeth Borne à deux économistes. Il lui reproche de n'avoir pas travaillé sur la question des primes comme la prime d'activité - qui coûte 11 milliards d'euros par an. Dans leurs conclusions, Etienne Wasmer et Antoine Bozio préconisaient une hausse de la fiscalité du travail, pour permettre de "désmicardiser" la France.

Il a en outre évoqué une "loi d'accélération" que le MEDEF compte soumettre au gouvernement. Elle impliquerait notamment un retour sur la CSRD, la

VG