Téhéran a tiré des missiles balistiques hypersoniques vers Israël: comment fonctionnent ces projectiles iraniens capables d'atteindre 18.000 km/h

Téhéran affirme avoir lancé des missiles hypersoniques vers le territoire israélien. Des armes conçues par la Force aérospatiale des Gardiens de la Révolution et que le régime iranien possède depuis 2023.

L'Iran affirme avoir tiré des missiles hypersoniques en direction d'Israël. Les forces armées iraniennes ont mené "la onzième vague de la fière opération Promesse Honnête 3 en utilisant des missiles Fattah-1", ont déclaré les Gardiens de la révolution à la télévision d'État.

Ces missiles balistiques hypersoniques de portée intermédiaire, capables d'atteindre entre 16.000 et 18.000 kilomètres par heure selon Téhéran, avaient été officiellement dévoilés en 2023. Conçus par la Force aérospatiale des Gardiens de la Révolution, ces armes sont capables d'atteindre une cible située à 1.400 kilomètres et ce à la vitesse prodigieuse de Mach 13 ou Mach 15 (entre 16.000 et 18.500 kilomètres par heure).

Il s'agit bien ici de missiles balistiques et non de croisière, c'est à dire qu'ils ne sont pas propulsés comme les seconds tout le long de leur vol. Une fois populsés dans les limites hautes de l'atmosphère ils sont ensuite soumis à la gravité pour atteindre leur cible selon une trajectoire elliptique.

De manière générale, les missiles supersoniques sont capables de se déplacer à une vitesse supérieure à Mach 5, c'est-à-dire cinq fois la vitesse du son, donc au minimum autour de 6.000 kilomètres à l'heure. Ces engins sont conçus pour atteindre une cible distante de plusieurs milliers de kilomètres en quelques minutes, en évitant les dispositifs anti-missiles. Leur interception est presque impossible du fait de leur vitesse, mais aussi parce qu'ils sont manœuvrables à distance.

Nommé Fattah, que l'on peut traduire en "vainqueur", le missile iranien devait renforcer le "pouvoir de dissuasion" de l'Iran et apporterait "la paix et la stabilité aux pays de la région", indiquait Téhéran en juin 2023 lors de la présentation de cet armement en présence du défunt président Ebrahim Raïssi.

Caroline Loyer : Iran, les trumpistes se déchirent - 18/06

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Deux grandes catégories d'armes hypersoniques sont aujourd'hui développées: les missiles de croisière hypersoniques, qui volent à basse altitude dans l'atmosphère, et les planeurs hypersoniques. Ces derniers sont lancés par un missile balistique ou par un lanceur spatial et effectuent une grande partie du vol hors de l'atmosphère.

Course mondiale

Ces armes hypervéloces sont l'objet d'une course mondiale entre les grandes puissances militaires, dont la France. Les États-Unis y travaillent, tandis que la Russie et la Chine ont pris une longueur d'avance – en mai dernier, Donald Trump a notamment accusé Moscou, qui assure avoir déjà utilisé des missiles hypersoniques en Ukraine, d'avoir "volé" une technologie américaine. De son côté, la Corée du Nord affirme avoir récemment réussi le tir d'essai d'un nouveau missile hypersonique.

Mais certains experts doutent des prétentions évoquées par la Chine, la Russie ou l'Iran au sujet de leurs missiles hypersoniques. Quoi qu'il en soit, la course aux armes hypersoniques pousse à l'adoption de nouvelles stratégies et de nouvelles technologies pour les intercepter. Donald Trump a lancé le chantier de construction d'un système de défense anti-missile amélioré, à la manière du "Dôme d'or" israélien, pour protéger le territoire américaine de toute attaque aérienne.

Jérémy Bruno avec AFP Journaliste BFMTV