Pour abattre les missiles russes, l'Ukraine réclame de ses alliés le même soutien que pour Israël

L’attaque de l’Iran contre Israël n’a pas été un franc succès. Malgré l’utilisation de missiles hypersoniques Fatah, peu de cibles stratégiques ont été atteintes. Et quand elles l’ont été, comme ce serait le cas pour les bases aériennes de Nevatim (où se trouvent les F-35) et celle de Hatzerim (qui abritent les F-15), les dégâts n’ont pas été importants.
Les raisons de ce bilan reposent sur le bouclier antiaérien israélien d’une part, mais aussi sur un appui des armées américaines et françaises qui, depuis leurs bases au Moyen-Orient, ont intercepté des missiles iraniens bien avant qu’ils n’atteignent l’espace aérien israélien.
Face à ce résultat, l'Ukraine tente "convaincre" ses alliés occidentaux d'"abattre les missiles et drones russes" qui la visent. Le message a été passé lors de la visite à Kiev de l'ex-Premier ministre néerlandais Mark Rutte, devenu il y a quelques jours le nouveau chef de l’Otan.
"Nous continuerons à convaincre nos partenaires de la nécessité d'abattre les missiles et les drones russes", a déclaré le président ukrainien lors d'une conférence de presse.
"Nous sommes conscients qu'il s'agit d'une décision difficile" et qu'"ils ne sont pas encore prêts", a-t-il ajouté.
Réticence des Occidentaux
Pour appuyer sa demande, le président Zelensky à cité l'exemple d'Israël, aidé par ses alliés occidentaux à intercepter les missiles iraniens. Il a rappelé que la Russie utilise des drones kamikaze Shahed de conception iranienne pour frapper l'Ukraine.
"Nous voyons comment, notamment au Moyen-Orient, il est possible de protéger les vies humaines grâce à l'unité des alliés", a relevé le président ukrainien.
"Abattre conjointement des missiles iraniens n'est pas différent d'abattre des missiles russes, d'abattre des Shahed iraniens, qui lient les régimes russe et iranien", a-t-il estimé en réclamant "plus de détermination de la part" des voisins de l'Ukraine "pour mettre fin à la terreur russe".
Les Occidentaux sont réticents à employer de tels moyens. Leur crainte est une escalade avec Moscou qui pourrait conduire à un conflit direct avec une puissance nucléaire majeure.
Ce n’était pas le seul grief ukrainien contre les occidentaux. Volodymyr Zelensky les accuse aussi de faire "traîner" les livraisons de missiles à longue portée pour son pays, des armements qui sont au cœur d'un débat concernant leur utilisation pour frapper la Russie. Un sujet sensible que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France préfèrent éviter, même s’ils livrent à Kiev des missiles qui pourraient facilement atteindre le cœur de la Russie.
