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Défense

Mis sous pression par Donald Trump, les membres de l'Otan continuent d'augmenter leurs dépenses militaires

Le nouveau secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, le 17 octobre 2024 lors de la réunion des ministres de la Défense de l'Alliance.

Le nouveau secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, le 17 octobre 2024 lors de la réunion des ministres de la Défense de l'Alliance. - Simon Wohlfahrt

Publié ce jeudi, le rapport annuel de l'Otan met en avant l'augmentation des dépenses de défense des pays membres.

Selon les données révélées par l'Otan, 22 pays membres de l'Alliance sur 32 avaient atteint l'an dernier le seuil de 2% du produit intérieur brut (PIB) pour les dépenses militaires, un objectif que Donald Trump souhaite encore augmenter. Les pays européens ont accru leurs budgets de défense depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 et s'approchent, voire dépassent le seuil de 2% du PIB fixé par l'Alliance atlantique.

En amont d'un sommet de l'Otan à La Haye en juin, le président américain fait pression sur les membres de l'organisation pour qu'ils aillent nettement plus loin et acceptent de porter leurs dépenses militaires à 5% du PIB, un niveau que les États-Unis eux-mêmes n'atteignent pas actuellement.

Mais, en valeur absolue, les États-Unis restent de très loin le pays qui dépense le plus pour la défense parmi les membres de l'Otan. L'année dernière, le budget américain consacré aux armées a représenté à lui seul 64% des dépenses militaires de l'Alliance atlantique. Globalement, les dépenses des membres européens et du Canada ont augmenté de plus de 19% l'an dernier, selon le rapport annuel de l'Alliance.

Donald Trump a laissé entendre qu'il pourrait refuser de protéger les pays qui ne dépensent pas suffisamment.

Une augmentation des dépenses à consolider

À 3,19% du PIB, le ratio américain des dépenses de défense se situait l'an dernier au quatrième rang de l'Alliance, derrière la Pologne (4,07%), l'Estonie (3,41%), la Lettonie (3,39%) et la Lituanie (3,11%), des pays frontaliers de la Russie.

L'Otan avait initialement prévu que 23 pays atteindraient le seuil de 2% en 2024. En 2014, ils n'étaient que trois à avoir franchi ce palier. Plusieurs pays qui n'ont pas encore atteint l'objectif de 2% se sont engagés récemment à intensifier leurs efforts.

Lanterne rouge avec seulement 1,24% de son PIB consacré à la défense en 2024, l'Espagne a ainsi promis cette semaine qu'elle investirait plus de 10 milliards d'euros, afin d'atteindre 2% cette année. Outre l'Espagne, le minimum de l'Otan a été manqué notamment par la Belgique (1,29%), le Canada (1,45%) et l'Italie (1,5%).

Les dépenses militaires de la France (2,03% du PIB), inférieures à celles de l'Allemagne (2,1%) et du Royaume-Uni (2,33%), ont tout juste atteint le seuil requis. Le Secrétaire général de l'Otan Mark Rutte prévient: "en 2025, il s’agira de faire encore plus, et plus vite".

HC avec AFP