Le SCAF ne ferme pas la porte à l'intégration d'autres pays européens

La France, l'Allemagne, l'Espagne… et bientôt la Belgique? Le SCAF, le système de combat aérien du futur, est l'une des stars du salon international de l'aéronautique et de l'espace qui effectue son grand retour au Bourget cette semaine.
A cette occasion, le directeur du programme pour Airbus est intervenu sur le plateau de BFM Business pour aborder les perspectives d'élargissement dans les années à venir alors que le conseil des ministres belge s'est montré favorable à l'idée de le rejoindre la semaine dernière. Bruno Fichefeux a ainsi évoqué "un changement de logique car les Belges ont toujours acheté américain jusqu'à présent".
Pour autant, cet intérêt de Bruxelles est le bienvenu mais sa concrétisation reste soumise à l'aval des acteurs politiques. "En tant qu’industriels, on regarde aussi quelles compétences ils apportent, souligne-t-il. L’industrie aéronautique belge est assez compétente sur les structures, les moteurs. Ensuite, on attendra le message de nos politiques qui nous diront 'avancez avec les Belges'. On devra entrer en dialogue avec eux et voir si on trouve un équilibre gagnant-gagnant qui ne met pas en péril celui atteint jusqu’ici."
"Si on doit définir qui va rejoindre ce train et à quelle échéance, on va devoir l’étudier et nous n’avons pas entamé ce dialogue avec l’industrie belge car il n’y a pas de mandat."
D'abord un rôle d'observateur comme l'Espagne en 2019?
Bruno Fichefeux indique notamment que la Belgique pourrait intégrer le SCAF via un rôle d'observateur, à l'instar de celui qui avait été d'abord attribué à l'Espagne il y a quatre ans. "L’armée de l’air espagnole entrait en dialogue avec l’armée de l’air française et allemande pour comprendre l’expression du besoin, comment le programme travaille, explique-t-il. Ensuite, on avait donné à l’Espagne un accès en termes de sécurité, d’accréditation pour pouvoir entrer en dialogue avec les industriels."
Malgré la participation d'autres pays européens à des initiatives alternatives, le SCAF ne leur ferme pas la porte. "Le choix de l’Italie d’avoir rejoint l’initiative britannique avec les Japonais est une question politique", estime le directeur du programme pour Airbus.
"Je pense que l’Union européenne devrait être capable un jour de mobiliser ces différentes nations autour d’un projet fort."
L'industriel justifie cette nécessaire coopération par la problématique des coûts qui sont colossaux, l'Europe ayant "beaucoup de retard à rattraper sur les Américains ou les Chinois". "Aucune nation seule n’est capable de financer ce type de projets d’où la nécessité de la coopération pour pouvoir mutualiser les budgets de défense, travailler ensemble autour d’un projet où en étant plus de partenaires, on est capable de financer toute cette ambition."