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Défense

Le ministère des Armées demande aux industriels de la défense "d'optimiser" les prix

Sébastien Lecornu, ministre des Armées

Sébastien Lecornu, ministre des Armées - LUDOVIC MARIN / AFP

Le ministre des Armées réunit jeudi une nouvelle fois les industriels de la défense qu'il appelle à baisser leurs prix en contrepartie de commandes accrues à la faveur de la prochaine loi de programmation militaire (LPM).

Les industriels de la défense sont en ordre de marche pour l'économie de guerre annoncée par Emmanuel Macron. Ce jeudi, le ministre des Armées les réunit une nouvelle fois avec un message: baisser leurs prix en contrepartie de commandes accrues à la faveur de la prochaine loi de programmation militaire (LPM).

Cette réunion, présidée par Sébastien Lecornu et le délégué général à l'armement (DGA) Emmanuel Chiva, est la troisième du genre depuis que le président Emmanuel Macron a souhaité en juin passer à une "économie de guerre", c'est-à-dire permettre à l'industrie de défense de monter en puissance face au spectre de conflit majeur mis en lumière par la guerre en Ukraine.

L'objectif est de "produire du matériel de qualité, en quantité et plus rapidement", résume-t-on au ministère des Armées. Le projet de LPM, qui prévoit un budget de 413 milliards d'euros sur sept ans, donne de la visibilité aux industriels, qui doivent pouvoir livrer plus rapidement, argue-t-il.

"Le sujet avance bien, certains industriels sont dans la logique de constituer des stocks de pièces détachées pour se mettre en capacité de produire plus vite", selon le cabinet du ministre.

La DGA doit elle "simplifier son besoin" et réduire les formalités administratives pour éviter les surcoûts.

"Il faut des commandes"

Avec un budget en hausse de plus de 100 millions d'euros par rapport à la LPM précédente, les commandes sont au rendez-vous, avance le ministère. Or "quand les quantités augmentent, cela veut dire des optimisations des coûts unitaires", le DGA doit donc "échanger avec les industriels pour optimiser les prix sur les matériels", selon le cabinet.

Pour le sénateur Cédric Perrin, co-auteur d'un rapport sur les enseignements pour la France du conflit en Ukraine, l'armée française doit "gagner en épaisseur" et disposer de davantage de matériels. Or "des commandes nouvelles, il n'y en a pas, la cible n'est pas augmentée", affirme-t-il à l'AFP.

"Il faut qu'on avance (...), il faut des commandes", insiste Cédric Perrin, soulignant que la guerre d'Ukraine a débuté il y a bientôt un an.

Le ministère entend par ailleurs que le coût du maintien en conditions opérationnelles des matériels soit abordé dès la phase de commande avec les industriels et dépende directement de la DGA et non plus des différents services de soutien des armées. Pour réduire les dépendances vis-à-vis de l'étranger pour certains matériaux et composants, des productions doivent par ailleurs être "relocalisées".

"Le sujet avance bien avec des sujets proposés par les industriels avec une très large part d'autofinancement" et le soutien du plan d'investissements France 2030, assure-t-il, promettant que des relocalisations seront annoncées "prochainement".

PS avec AFP