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"Nous créons une puissance navale en Allemagne": plus rien n’arrête le géant Rheinmetall qui après les obus, les drones, les pièces de F-35 rachète le champion allemand des navires de guerre NVL

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Le groupe de défense allemand veut consolider sa place en tant qu'acteur majeur de la base industrielle et technologique en Europe et poursuit la diversification de ses activités.

Rheinmetall n'en finit plus de diversifier son portefeuille. Des obus aux satellites, en passant par les munitions et les drones, le géant allemand de la défense met à présent un pied dans le naval et va acquérir la division militaire des chantiers navals Lürssen (Naval Vessels Lürssen – NVL). L'accord doit être finalisé début 2026, son montant n'a pas été dévoilé.

"Nous sommes en train de créer une puissance navale en Allemagne", a déclaré le PDG du conglomérat allemand Armin Papperger dans un communiqué. "A l'avenir, nous serons un acteur incontournable sur terre, en mer, dans les airs et l'espace."

Rheinmetall propose déjà des matériels dans le domaine naval, en particulier dans le domaine de la simulation et des systèmes de protection des navires, mais l'intégration des activités militaires navales de Lürssen au sein du conglomérat permet à Rheinmetall de conforter sa position en tant que fournisseur européen d'envergure.

Les activités de NVL englobent la construction de navires et des activités de maintenance. La filiale militaire a été séparée des activités civiles du groupe Lürssen en 2021. Elle emploie environ 2.100 personnes à travers le monde et a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 1 milliard d'euros en 2024.

Une société en plein essor

Cette acquisition n'est pas une surprise: le PDG de Rheinmetall avait laissé entendre dès cet été la volonté de développer et de diversifier son offre en matière d'équipements défense. Il avait déclaré au cours d'une conférence de presse que des négociations étaient en cours dans le domaine des technologies sous-marines.

"J'espère que nous pourrons donner, au cours des prochaines cinq, six, peut-être sept semaines, un aperçu de ce que nous faisons. (…) Je pense que nous sommes capables de créer une grande entreprise dans le secteur naval. Nous ferons des investissements pour élargir notre portefeuille de produits."

Cette nouvelle acquisition est une étape supplémentaire dans la stratégie du conglomérat allemand, qui veut devenir un acteur incontournable de la base industrielle et technologique de défense en Europe.

La valeur du jour : Zoom sur Rheinmetall - 02/10
La valeur du jour : Zoom sur Rheinmetall - 02/10
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Rheinmetall a multiplié les annonces ces derniers mois: la plus récente concerne l'ouverture d'une usine de production de munitions en août, elle succède à des accords de partenariat conclus avec des industriels américains, pour la production de drones de combat avec Anduril, pour produire des pièces de l'avion de combat F-35 avec Lockheed Martin. Plus tôt dans l'année, le géant de l'armement avait annoncé s'associer avec la société finlandaise Iceye pour la production de satellites militaires.

La santé financière de Rheinmetall est au beau fixe, malgré des résultats trimestriels jugés décevants. Selon BFM Bourse, l'action a pris plus de 170% depuis le début de l'année 2025 et le chiffre d'affaires sur un an est affiché à 2,43 milliards d'euros, soit +9%.

Le groupe s'attend par ailleurs à finir l'année en beauté, avec une hausse des prises de commandes – le backlog de l'entreprise était de 63 milliards d'euros en juin et pourrait atteindre 120 millions à la mi-2026, "si tout se déroule comme prévu, et nous pensons que nous sommes sur une très bonne lancée", a indiqué Armin Papperger aux analystes en août dernier.

Helen Chachaty