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Défense

La France y travaille mais le Japon l'a fait: le pays dévoile son canon électromagnétique capable de tirer plus vite et plus loin que l'artillerie à la poudre

Cette photo prise le 9 avril 2025 et reçue le 24 avril 2025 de la Force d'autodéfense maritime japonaise montre un canon à rails développé par l'Agence d'acquisition de la défense, qui est monté sur le pont arrière du navire d'essai Asuka de la Force d'autodéfense maritime pour des essais en mer sur une base navale au Japon.

Cette photo prise le 9 avril 2025 et reçue le 24 avril 2025 de la Force d'autodéfense maritime japonaise montre un canon à rails développé par l'Agence d'acquisition de la défense, qui est monté sur le pont arrière du navire d'essai Asuka de la Force d'autodéfense maritime pour des essais en mer sur une base navale au Japon. - AFP

Le ministère japonais de la défense profite du salon de l'armement DSEI pour présenter sa nouvelle arme technologique: un canon électromagnétique.

Le Japon a présenté un modèle de "canon électrique" futuriste lors du plus grand salon nippon de la Défense qui se tient cette semaine. Un matériel que ses concepteurs espèrent pouvoir utiliser pour abattre des missiles hypersoniques.

Au lieu d'utiliser de la poudre à canon pour tirer un obus d'artillerie, la technologie utilise de l'énergie électromagnétique pour lancer un projectile le long d'un ensemble de rails à une vitesse très élevée – plus de 200 m/s en sortie.

L'obus devrait, en théorie, détruire sa cible, qui pourrait être un navire, un drone ou un missile balistique, uniquement avec son immense énergie cinétique plutôt qu'avec des explosifs.

Une technologie de nouvelle génération

D'autres pays, dont les États-Unis, la Chine, la France et l'Allemagne, développent également cette technologie, mais la marine japonaise a revendiqué l'année dernière une première mondiale en testant un canon électrique sur un navire.

"Le canon électrique est une arme du futur qui tire des projectiles avec de l'énergie électrique, contrairement à l'artillerie conventionnelle", a déclaré à l'AFP un responsable de l'Agence de technologie, logistique et acquisition (ATLA) du ministère de la Défense japonais.

"On sait que des menaces qui peuvent être contrées uniquement par des canons électriques émergeront à l'avenir", a déclaré ce même responsable, qui n'a pas souhaité être nommé.

Le projet de canon électromagnétique développé par la France est mené par l'Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis. Baptisé Railgun, il pourrait être intégré aux bâtiments de la marine nationale.

L'agence de l'innovation de défense indique qu'une telle technologie permet d'étendre la portée de tir (plus de 200 kilomètres) et d'améliorer la défense anti-aérienne et la létalité, en raison de la vitesse d'impact. L'absence de charge explosive permet par ailleurs d'emporter davantage de munitions.

La France et le Japon, ainsi que l'Allemagne, se sont récemment rapprochés dans le domaine du canon électromagnétique: les trois ministères de la défense ont signé en mai 2024 un accord de coopération pour "faciliter l'échange d'information et explorer les possibilités de collaborations", indiquait alors l'ambassade du Japon en France sur son compte X.

Ambitions japonaises

Le salon de la défense de la DSEI Japan, qui se tient de mercredi à vendredi, ouvre alors que le Japon adopte une politique de défense plus volontariste et cherche à vendre plus d'équipements militaires à d'autres pays.

Actuellement, les Japonais de Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et les Allemands de Thyssen Krupp Marine Systems (TKMS) se disputent un important contrat pour fournir à la marine australienne de nouveaux navires de guerre.

Remporter le projet "Sea 3000" de plusieurs milliards de dollars pour fournir à l'Australie des frégates serait le plus grand contrat d'exportation militaire du Japon depuis la guerre, selon les médias japonais.

Helen Chachaty avec AFP