BFM Business
Défense

Il n'y a pas que les Américains: la start-up Helsing dévoile un drone de combat "made in Europe" qui accompagnera les avions de chasse

placeholder video
La start-up germano-franco-britannique Helsing a présenté son drone de combat Europa, avec l'ambition d'en faire une plateforme "made in Europe" et capable de concurrencer les rivaux américains.

La guerre des drones compte un nouvel acteur. Le spécialiste de l'IA militaire Helsing a levé le voile sur son nouveau drone de combat lors d'une cérémonie qui s'est tenue à Munich. Baptisé "Europa", cet aéronef est présenté comme un produit "made in Europe", pour rivaliser avec les géants américains et se faire une place sur un secteur qui risque de devenir très concurrentiel.

C'est d'ailleurs une volonté clairement affichée par la start-up, dont le siège est basé à Munich mais qui dispose de bureaux en France et au Royaume-Uni.

"L'Europe ne peut se permettre de prendre du retard dans ce domaine, ni de tomber dans la dépendance vis-à-vis d'acteurs extérieurs", déclare dans un communiqué le co-fondateur et co-CEO d'Helsing Torsten Reil.

Helsing affiche un objectif ambitieux: un premier vol à l'horizon 2027 et des produits de série disponibles en 2029.

Un partenariat industriel

La maquette à l'échelle 1:1 qui a été présentée est basée sur une cellule d'avion fabriquée par le constructeur allemand Grob – qui a été racheté au moins de juin par Helsing. Une stratégie payante, puisqu'elle permet à Helsing de s'appuyer sur les compétences d'un avionneur qui dispose déjà de toutes les capacités de production nécessaires, pour y intégrer ensuite ses solutions logicielles, dopées à l'intelligence artificielle.

Helsing explique que l'avion intègrera le système d'IA Centaur, développé en interne, qui a déjà été testé sur un avion de combat Gripen E du suédois Saab au printemps dernier. Ce système s'appuie sur des algorithmes qui offriraient "des performances du niveau de pilotes aguerris, aussi bien dans la supériorité tactique que dans l'exécution des manœuvres", selon l'entreprise.

Le drone Europa – qui rejoint ainsi la famille des "drones de combat accompagnateurs" – est présenté comme un aéronef disposant d'un système d'exploitation "ouvert", c'est-à-dire capable d'intégrer différents types de capteurs (pour des missions de renseignement et de surveillance par exemple), mais aussi de l'armement.

Antoine Bordes, vice-président pour l'intelligence Artificielle chez Helsing – 10/10
Antoine Bordes, vice-président pour l'intelligence Artificielle chez Helsing – 10/10
8:59

Capter des marchés

Ce partenariat industriel permet à Helsing d'afficher son ambition "d'accélérer le développement capacitaire de la puissance aérienne", dixit l'entreprise, qui confirme son ambition de développer son portefeuille d'activités dans la défense et capter des marchés européens. Helsing mise sur la construction d'usines sur le territoire européen, pour pouvoir produire en masse et cherche à "européaniser" au maximum ses approvisionnements.

Helsing a multiplié les annonces ces derniers mois et sa gamme de produit comprend aussi bien des drones sous-marins que des drones d'attaque de petite taille (qui équipent entre autres les forces armées ukrainiennes), ainsi que des systèmes de commandement et de contrôle ou encore des IA pour la guerre électronique.

En présentant son drone de combat Europa, Helsing intègre le marché des drones accompagnateurs – sur lequel les entreprises américaines sont déjà bien placées. C'est par exemple le cas d'Anduril, qui a présenté son drone Fury lors du salon aéronautique du Bourget en juin dernier et qui a signé un partenariat avec le géant allemand Rheinmetall. Kratos et General Atomics sont également dans les starting blocks et ont récemment annoncé des coopérations avec l'industrie allemande.

Helen Chachaty