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Défense

Dès 2024, le stéphanois Verney-Carron fournira à l'Ukraine des fusils d'assaut et de précision

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La manufacture d'armes stéphanoise Verney-Carron a annoncé lundi un contrat de 36 millions d'euros pour la fourniture d'armes de guerre à une entreprise ukrainienne.

Le contrat du siècle pour Verney-Carron. Cet armurier stéphanois a signé lundi un contrat-cadre de 36 millions d'euros pour la fourniture d'armes de guerre de petit calibre à Ukrspecexport, une société d'état ukrainienne. Ce montant équivaut à plusieurs années de chiffre d'affaires pour cette entreprise bicentenaire dont la réputation dans les armes de chasse est internationale.

Verney-Carron s'engage à fournir 10.000 fusils d'assaut (VCD 15), 2000 fusils de precision (VCD 10) et 400 lance-grenades (LP 40), détaille Verney-Carron dans un communiqué. La livraison par lots démarrera début 2024 et s'étalera sur dix mois, précise l'armurier qui doit désormais "adapter son outil de production aux volumes engagés".

"La plus grosse partie de la production sera réalisée à Saint-Etienne, où nous devrons recruter 25 personnes supplémentaires", a déclaré à l'AFP Hugo Brugière, le président de Cybergun, maison mère de Verney-Carron.

Dans un communiqué, l'entreprise précise que "l’exécution de ce contrat-cadre est soumise à la mise en place du financement nécessaire, qui pourra être assuré par fonds ukrainiens et français, dans le cadre d'un accord entre l'État ukrainien et le fonds de soutien à l'Ukraine".

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L'appel d'offres du Famas

Ce contrat concrétise aussi l'ambition de la PME dans le secteur de la défense. En 2014 et en 2018, l'entreprise avait répondu à l'appel d'offres de la direction générale de l'armement (DGA) pour remplacer le fusil d'assaut Famas ainsi que le FRF2, le fusil de précision utilisé par les militaires français depuis 1986. Sa candidature avait été rejetée pour des raisons financières.

Ces deux armes, qui avaient été présentées sur le salon Eurosatory, s’inspirent des AR-10 et AR-15 américains. Testées par des militaires, elles répondaient à leurs attentes en plus d’être made in France. Mais face au poids financier et à la capacité de production des industriels allemands, la PME française n'a pas pesé lourd.

"Dans ce type de contrat, il ne s’agit pas de faire du made in France coûte que coûte", expliquait à l'époque la DGA à BFM Business en précisant que pour des armes à feu légères, "la souveraineté n’est pas en question, contrairement à un avion de chasse ou un navire de combat".

Pour être éligible, les entreprises devaient réaliser un chiffre d’affaires d’au moins 50 millions d’euros. A l'époque, celui de Verney-Carron n’atteignait à l'époque que 15 millions d’euros. Le contrat a finalement été remporté par l’allemand Heckler & Koch avec les HK416 (fusil d'assaut) et le HK417 pour le tir de précision. Depuis 2022, Cybergun a investi 7 millions d'euros dans l'entreprise pour faire évoluer sa capacité de production.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco