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Défense

Comment la France place ses pions dans la R&D militaire en Europe

La Commission européenne.

La Commission européenne. - Nicolas TUCAT / AFP

La France se retrouve à la tête de 11 des 62 propositions sélectionnées par le Fonds européen de défense (FEDef) dans le cadre de la 4e vague d'appel à projets publiée fin avril.

L'effort de réarmement se prépare très en amont: dès la phase de recherche et développement (R&D). Et pour s'assurer d'être dans la course, la base industrielle et technologique (BITD) française se mobilise.

Parmi les 62 projets qui ont suscité l'intérêt du Fonds européen de défense et qui feront l'objet de financements – pour un montant total de 910 millions d'euros –, 11 consortiums vont être menés par des acteurs de la filière de défense française.

Les propositions sélectionnées dans le cadre de la quatrième vague d'appel à projets, clôturée le 30 avril, doivent contribuer à "combler les lacunes critiques en matière de capacités de défense et renforcer l'autonomie stratégique de l'Europe", a déclaré Andius Kubilius, Commissaire européen à la défense et l'espace.

Cette nouvelle vague intervient dans un contexte d'appels au réarmement et au renforcement de la souveraineté européenne, ainsi qu'à la hausse des budgets de défense.

Une diversité de projets

Hélicoptère du futur, nouveaux matériaux furtifs, microdrones lancés depuis un drone, contremesures médicales face aux menaces de bioterrorisme… Les instituts de recherche, industriels et organismes français sont leaders sur des projets diversifiés.

A l'image de l'Office national d’études et de recherches aérospatiales (ONERA), qui prend la tête de deux consortiums: l'un pour mener des travaux sur les drones de combat collaboratif (baptisé Garuda), l'autre pour penser les technologies de furtivité de demain (Metastealth).

Le Comité à l'énergie atomique et aux énergie alternatives (CEA) et lui aussi tête de file sur deux projets de R&D: le premier doit élaborer des réponses face aux menaces nucléaires, radiologiques, bactériologiques et chimiques (NRBC), l'autre va développer de nouvelles technologies pour la protection des soldats en matière de menaces NRBC.

Airbus Helicopters, MBDA

Parmi les grands industriels du secteur, Airbus Helicopters et MBDA ont également raflé la coordination de programmes de recherche. L'hélicoptériste planche sur les bases d'un futur hélicoptère européen, quant au missilier, il va approfondir les travaux sur les technologies de tir au-delà de la vue direct.

La quatrième vague d'appel à projets a suscité 297 propositions, formulées par un total de 625 entreprises, de la start-up au grand donneur d'ordre. L'enveloppe globale du FEDef sur la période 2021-2027 est de 7,3 milliards d'euros, destinés au soutien de la R&D de défense, en coopération.

Helen Chachaty